Pour rafraîchir les mémoires défaillantes sur la torture en Algérie23/06/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/06/une-2186.gif.445x577_q85_box-0%2C15%2C162%2C225_crop_detail.png

Leur société

Pour rafraîchir les mémoires défaillantes sur la torture en Algérie

Le 13 janvier 1955, sous le titre Votre Gestapo d'Algérie, le journaliste Claude Bourdet écrivait dans France-Observateur, lointain ancêtre du Nouvel Observateur : « Le supplice de la baignoire, le gonflage à l'eau par l'anus, le courant électrique sur les muqueuses, les aisselles ou la colonne vertébrale, sont les procédés préférés, car bien appliqués ils ne laissent pas de traces visibles. Le supplice de la faim est également constant. Mais l'empalement sur une bouteille ou sur un bâton, les coups de poings, de pied, de nerf de boeuf ne sont pas non plus épargnés. Tout ceci explique que les tortionnaires ne remettent les prisonniers au juge que cinq à dix jours après leur arrestation... »

Extrait du témoignage de la combattante du FLN Louisette Ighilhariz, qui a accusé Bigeard d'avoir assisté à ces séances de torture, dans Le Monde du 19 juin 2000 : « J'étais allongée nue, toujours nue. Ils pouvaient venir une, deux ou trois fois par jour. Dès que j'entendais le bruit de leurs bottes dans le couloir, je me mettais à trembler. Ensuite, le temps devenait interminable. Les minutes me paraissaient des heures, et les heures des jours. Le plus dur, c'est de tenir les premiers jours, de s'habituer à la douleur. Après, on se détache mentalement, un peu comme si le corps se mettait à flotter. »

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