Crédits militaires : Tuer n'est pas jouer18/06/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/06/une2185.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Crédits militaires : Tuer n'est pas jouer

Le gouvernement vient d'annoncer que la première tranche du programme Scorpion serait confiée à un consortium privé, dont Thales est le chef de file. Il s'agit de concevoir et de fabriquer des équipements de pointe pour l'armée.

D'après le ministre des armées, les fantassins français, comme leurs collègues américains et britanniques, doivent pouvoir disposer du dernier cri de l'électronique et être sur le terrain comme des joueurs devant un ordinateur. Grâce à Scorpion, le soldat sera relié aux blindés, aux drones, au commandement et pourquoi pas au Saint-Esprit. Il recevra des informations « en temps réel », il verra la nuit, sur 360 degrés, entendra une couleuvre éternuer à deux kilomètres et une bière mousser bien plus loin encore.

Mais la balle qu'il tirera ou celle qu'il recevra tueront encore pour de bon. Et personne, civil afghan ou ex-chômeur du Pas-de-Calais engagé pour cinq ans, ne se relèvera après avoir perdu.

L'essentiel sera cependant assuré : le coût de Scorpion est estimé à vingt milliards d'euros d'ici 2030, dont une bonne partie tombera dans l'escarcelle de Thalès, c'est-à-dire de l'inévitable Dassault, son principal actionnaire.

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