Leur société

Christine Boutin investie d'une mission : Ça eut payé !

À voir la tête de Christine Boutin jeudi 10 juin à la télévision, il était évident qu'elle ne renonçait pas de gaieté de coeur au pactole de 9 500 euros mensuels que lui procurait sa « mission sur les conséquences sociales de la mondialisation ».

Et l'étalage de bons sentiments de la présidente du nouveau Parti démocrate-chrétien, qui affirmait qu'elle assurerait désormais sa mission de façon bénévole afin de ne pas « choquer les Français qui ont de petits salaires », apparaissait bien artificiel.

Le Canard Enchaîné avait en effet révélé la veille que l'ex-ministre de la Ville et du Logement cumulait les 9 500 euros de sa « mission » avec sa retraite de député et ses indemnités de conseillère régionale, ce qui lui faisait près de 18 000 euros de revenus par mois. Cependant, avait-elle dit, elle n'avait pas fait valoir ses droits à la retraite de la Sécurité sociale - une misère qui ne valait sûrement pas la peine d'effectuer les démarches. Elle disposait en outre d'un bureau, d'une voiture de fonction et de quatre collaborateurs payés entre 4 000 et 6 000 euros.

Avant de finalement céder devant les pressions de son camp, elle s'était pourtant défendue bec et ongles, mettant en avant la légalité de son salaire et « l'importance » de cette mission qui, selon ses propres termes, était un « vrai travail ». Un rapport à pondre pour une prochaine réunion du G8 ou du G20, cela n'avait évidemment rien à voir avec celui que Xavière Tibéri avait rédigé pour le Conseil général de l'Éssonne et dont la justice, en la condamnant, avait reconnu le caractère « bidon » !

Charité chrétienne oblige, Christine Boutin a aussi menacé de faire tomber d'autres têtes dans sa chute, en disant que la décision qu'elle a prise risquait de faire jurisprudence. Effectivement, ce genre de « mission » mais surtout le salaire qui va avec, est une pratique courante pour permettre à d'anciens membres du gouvernement de gagner d'un côté ce qu'ils ont perdu de l'autre (Boutin, Jego et Albanel en ont bénéficié) ou pour s'attirer la reconnaissance de politiciens classés « à gauche », tels Rocard ou Lang.

Partager