Dans les entreprises

Urssaf de Paris : La direction recule sur un licenciement

À la plate-forme téléphonique de l'Urssaf de Paris, à Montreuil en Seine-Saint-Denis, la direction voulait licencier un collègue, embauché en contrat à durée indéterminée (CDI) depuis onze mois, sous prétexte qu'il n'était pas assez « performant ». En ces temps de crise, le directeur s'apprêtait à mettre à la porte un père de famille parce qu'il lui manquait quelques dixièmes de point à une évaluation bidon.

Un premier débrayage de 55 minutes a été suivi massivement à la plate-forme le 8 janvier. En même temps, une pétition était signée très largement par le personnel, y compris des cadres, de la plupart des autres sites. L'Urssaf de Paris est en effet éclaté sur treize sites, dont un dévolu à part entière à la plate-forme téléphonique.

Le lundi suivant, un second débrayage, appelant cette fois l'ensemble des agents, a de nouveau été très suivi, à la plate-forme bien sûr mais aussi sur d'autres sites de l'Urssaf de Paris. Le directeur général, directement interpellé par les agents, restait cependant sur sa position.

Lors d'une permanence organisée le mercredi suivant, la majorité des collègues de la plate-forme décidaient alors une journée de mobilisation le vendredi 15 janvier. Et ce jour-là, la plate-forme était majoritairement vide, tandis qu'une vingtaine d'agents accompagnés de délégués syndicaux organisaient assemblées générales et visites aux différents directeurs impliqués dans cette affaire. Le ton était dynamique et offensif, d'autant que les salariés de la plate-forme sont parmi les plus mal payés, et que le travail ne manque pas, à la plate-forme comme ailleurs.

L'après-midi, nous interpellions à nouveau le directeur général, qui, une heure après, craquait et finissait par annuler sa mesure de licenciement. Pour sauver la face dans cette sale histoire d'évaluation, la direction a cependant muté notre collègue dans un autre service.

Les travailleurs et les délégués ont accueilli cette nouvelle comme il se doit, très contents que la mobilisation ait fait reculer la direction. Comme l'a rappelé un camarade, la lutte, ça paye !

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