Dans les entreprises

Siemens VAI MT - Saint-Chamond et Savigneux (Loire) : Les salariés se rebiffent

La direction de cette filiale du conglomérat Siemens a eu la visite surprise des salariés en colère lors de la récente réunion du CCE qui se tenait sur le site de Savigneux, le jeudi 14 janvier 2010.

Ces travailleurs, qui sont des cadres dans leur majorité, n'acceptent pas le projet de Siemens de supprimer 274 des 604 emplois actuels (après s'être débarrassé de plus de 200 prestataires et intérimaires au cours de l'année 2009), de fermer le site de Saint-Chamond et fragiliser celui de Savigneux.

Environ 300 salariés en grève, venus par moitié de chacun des deux sites de la Loire, étaient rassemblés à l'extérieur du site de Savigneux (la direction ayant fermé les grilles de l'établissement) pour suivre le déroulement des discussions. Comme il n'en ressortait rien de nouveau, les salariés se sont mis en colère et se sont dirigés vers le bâtiment où avait lieu le CCE. Il leur fallut pour cela se frayer un passage, écarter des vigiles privés qui protègent le PDG en permanence. Arrivés dans la salle, ils ont pris la parole pour dire au PDG ce qu'ils avaient sur le coeur.

Pour le moment, la direction ne semble pas prête à reculer. Mais de plus en plus de salariés trouvent trop timide la politique des syndicats CGC, CGT et CFDT, qui ont accepté le calendrier de discussions de la direction. Pour le moment, ces discussions interminables ne débouchent pas sur grand-chose : la direction n'a changé que quelques détails à son plan initial en baissant un peu le nombre de postes supprimés, mais en maintenant la fermeture du site de Saint-Chamond.

Les salariés ont toutes les raisons de réclamer le maintien des emplois. Siemens vient d'annoncer qu'il ne prévoit qu'une baisse de 5 % de son chiffre d'affaires pour l'année 2010, avec un résultat d'exploitation situé entre 6 et 6,5 milliards d'euros, contre 7,47 milliards en 2009. Et son PDG touche la bagatelle de 7,1 millions d'euros de salaire annuel. Enfin, on apprend que l'entreprise Siemens VAI MT vient de recevoir une commande de 30 millions d'euros pour des équipements ferroviaires du groupe russe NTMK.

Alors, il n'est pas sûr que la politique de ce trust gigantesque passe comme une lettre à la poste.

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