Sans-papiers arrêtés : Après les sorties d'école, les centres Emmaüs21/01/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/01/une2164.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sans-papiers arrêtés : Après les sorties d'école, les centres Emmaüs

Mardi 12 janvier, à 6 heures du matin, la police est venue arrêter un Kosovar sans papiers, sa femme et leurs deux jeunes enfants dans un centre Emmaüs proche de Bourg-en-Bresse, dans l'Ain. Conduits au centre de rétention administrative de Lyon, ils y sont restés une journée. Le lendemain matin, escortés par six policiers, on les a fait monter dans un avion de tourisme qui les a conduits à Pristina, au Kosovo, où personne ne les attendait ; selon le père de famille, ils courent des dangers réels.

La rapidité avec laquelle s'est opérée cette expulsion, l'emploi d'un petit avion privé ont eu pour but d'empêcher toute mobilisation, et ont évité l'examen de leur dossier par un juge des libertés. Il faut croire qu'il y avait urgence à renvoyer chez elle une femme enceinte, malade de surcroît, ses enfants de cinq et sept ans ainsi que leur père !

Depuis le début de l'année, c'est le quatrième cas d'arrestation de sans-papiers ayant trouvé refuge dans une communauté Emmaüs, que ce soit dans le centre même ou aux alentours. Martin Hirsch, ancien président d'Emmaüs avant sa nomination de haut commissaire aux Solidarités actives, ne s'est pas manifesté pour protester contre ces méthodes expéditives. Sa « solidarité active » va apparemment au gouvernement, et pas à ses anciens amis ni aux hommes et aux femmes victimes de la chasse aux sans-papiers.

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