Le palais de justice sous haute surveillance21/01/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/01/une2164.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Le palais de justice sous haute surveillance

Si les personnalités venues témoigner au tribunal d'Amiens le 13 janvier ont été reçues avec courtoisie, les travailleurs de Continental et les manifestants ont été accueillis comme des terroristes en puissance.

Des cars de gendarmes mobiles, une triple rangée de barrières métalliques bouclaient la rue devant le tribunal. Témoins et prévenus devaient montrer patte blanche pour que les gendarmes les laissent passer. Quant aux soixante personnes que le comité de lutte avait été autorisé à faire entrer dans le public, elles ne purent franchir le barrage des gendarmes qu'une à une et sur présentation de leur carte d'identité, mais elles tombaient alors sur les grilles fermées du tribunal qu'il fallait réussir à se faire ouvrir. Puis, tout en haut des marches, la porte du bâtiment était jalousement gardée en attendant qu'une fouille minutieuse soit effectuée et que tous les possesseurs d'un appareil photo soient refoulés. Puis encore des contrôles, jusqu'à la porte de la salle, qui est certes restée ouverte comme le veut la loi, mais gardée par des gendarmes qui empêchaient d'entrer.

Les gendarmes ont rapidement décidé qu'il n'y avait plus de place dans la salle d'audience, alors que c'était faux, et ont bloqué dehors sur les marches une vingtaine de personnes qui étaient pourtant habilitées à entrer, en particulier la famille du principal accusé.

Il paraît que la justice est rendue en public quand le huis clos n'est pas prononcé. Mais cette fois il était manifeste que la justice, loin d'être sereine, avait une peur bleue des travailleurs et de leur famille, au point de les traiter de façon parfaitement scandaleuse.

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