Le 13 janvier à Amiens aux côtés de ceux de Continental : Une manifestation réussie21/01/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/01/une2164.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Le 13 janvier à Amiens aux côtés de ceux de Continental : Une manifestation réussie

C'est autour de 1 500 personnes qui se sont réunies mercredi 13 janvier au matin devant la gare d'Amiens pour se rendre en cortège jusqu'au palais de justice, afin d'appuyer l'appel des six salariés de Continental condamnés en première instance par le tribunal de Compiègne pour leur participation à la manifestation et aux dégradations dans la sous-préfecture en avril dernier. À cause de la neige qui tombait, plusieurs cars de manifestants du Nord n'ont pu venir.

Groupés derrière la banderole des travailleurs de Continental, « Relaxe pour nos six camarades », il y avait d'abord ceux de Continental venus de Clairoix à 130 voitures, soit entre 400 et 500 personnes, malgré les entraves mises par les gendarmes dans la Somme. Et puis il y avait des délégations de travailleurs venus de multiples entreprises. Une centaine de manifestants étaient venus de Goodyear à Amiens, confrontés eux aussi à un projet de plan de licenciements massifs. Des délégations de travailleurs de la chimie, de l'automobile, des services, venues parfois de loin, étaient présentes.

Au niveau syndical, Sud-Solidaires avait fait de son côté un gros effort de mobilisation. La CGT était représentée par la fédération chimie, les unions locales d'Amiens, des syndicats et unions locales, même si les unions départementales CGT de Picardie appelaient à ne pas participer à cette manifestation « à cause de son caractère politique » (sic) ! L'absence de Bernard Thibault à Amiens était remarquée et commentée mais, devant la grogne qui montait parmi ses militants dans le pays, la confédération avait tout de même publié deux jours auparavant un communiqué demandant, pour la première fois, la relaxe des six condamnés de chez Continental.

Mais ce qui marquait aussi cette manifestation, c'était la présence à la manifestation, et plus tard à l'intérieur de la cour d'appel en tant que témoins, de tous les porte-parole nationaux de la gauche et de l'extrême gauche venus demander la relaxe pour les six condamnés : Nathalie Arthaud pour Lutte Ouvrière, Olivier Besancenot pour le NPA, Marie-George Buffet pour le PCF, Jean-Luc Mélenchon pour le Parti de Gauche, Benoît Hamon pour le PS ainsi que Claude Gewerc président de la région Picardie, et Cécile Dufflot pour les Verts. Au niveau des responsables syndicaux nationaux, Jean-Michel Petit, secrétaire général de la fédération CGT de la chimie, ainsi que Christian Mahieux, secrétaire général de Sud-Solidaires étaient présents à la manifestation et témoins.

La présence massive et quelque peu provocatrice des gendarmes mobiles casqués et avec boucliers à l'entrée de la place du palais de justice où devaient se faire les prises de parole n'a pas entamé l'enthousiasme des manifestants, mais a provoqué une volée continue de boule de neige en leur direction. Après les trois prises de parole décidées par le comité de lutte, dont celle de Xavier Mathieu, lui-même condamné à cinq mois de prison avec sursis en première instance, celle de Michaël Wamen, de la CGT Goodyear, tous les leaders des syndicats et partis qui devaient témoigner furent invités à s'exprimer.

Les manifestants rassemblés là fraternellement au coude à coude, scandant successivement « Les voyous c'est pas nous », « Continental Solidarité » et « Tous ensemble-Tous ensemble », montraient que chacun était conscient de l'enjeu de ce procès où, à travers la condamnation des salariés pris en otages, toute la classe ouvrière était visée, et que, comme le disait la banderole et les autocollants « contre la répression antiouvrière » tous devaient faire bloc.

Après le début du procès, les manifestants purent entendre les autres interventions, dont celle faite au nom de la FSU, qui dans un récent congrès national avait décidé d'apporter un soutien total à ceux de Continental. Le barbecue de lutte organisé par les UL CGT d'Amiens permit de patienter.

Et, après avoir appris que le jugement était mis en délibéré jusqu'au vendredi 5 février, les manifestants, en particulier ceux de Continental, étaient encore présents à 20 h 10, quand ceux qui étaient toujours à l'intérieur du palais de justice sortirent sous les acclamations de ceux qui les attendaient. L'appel à un rassemblement devant le palais de justice d'Amiens fut lancé pour ce jour du 5 février, à 9 heures du matin. Le combat continue.

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