Aviation civile : Grève contre des menaces de privatisation21/01/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/01/une2164.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aviation civile : Grève contre des menaces de privatisation

Plusieurs syndicats (CGT, FO, UNSA, CGC) de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) ont appelé à une grève de 48 heures les 13 et 14 janvier. Cette mobilisation avait pour but de s'opposer au projet de démantèlement de la DGAC qui doit intervenir d'ici deux ans.

À l'heure actuelle, la principale activité de la DGAC est le contrôle aérien, qui consiste à faire circuler l'ensemble des avions par les chemins les plus courts et en toute sécurité. Cette tâche est assurée par des agents communément appelés aiguilleurs du ciel. Ce service, qui est payant, représente donc la partie rentable de l'activité de la DGAC, et c'est justement cette activité qui serait séparée des autres, non directement rentables, consistant à élaborer les règles et procédures régissant l'espace aérien ou à assurer la formation des agents.

Le contrôle aérien serait ainsi rattaché à une agence européenne incluant les services correspondants du Benelux, de l'Allemagne et de la Suisse, dont certains sont déjà privatisés.

Le secrétaire d'État aux transports Dominique Bussereau affirme que les statuts des personnels seraient garantis. Mais des réorganisations similaires qui ont eu lieu dans d'autres secteurs, ceux de La Poste ou de France Télécom par exemple, ne sont pas là pour rassurer. La restructuration vise en fait à réaliser des économies en diminuant le nombre de centres de contrôle et fait peser de lourdes menaces sur les conditions de travail des agents. Bussereau confirme d'ailleurs que les réductions d'effectifs à la DGAC seront au nombre de 200 pour l'année 2010, ce qui là encore n'est guère rassurant quant au maintien des niveaux de sécurité.

La grève a été bien suivie, par plus de la moitié des agents. Les aiguilleurs du ciel et les agents de la DGAC n'avaient pas cessé collectivement le travail depuis bien longtemps. Il faut remonter aux années 1980 pour retrouver de tels taux de grévistes. Plusieurs aéroports ont été fermés (Pau, Biarritz, Rouen, Melun, Le Bourget...) et d'autres très perturbés (Orly, Roissy, Marseille, Bâle-Mulhouse...)

Le 14 janvier, un rassemblement d'une centaine de grévistes a eu lieu au siège de la DGAC à Paris. Il a été suivi par une assemblée générale. Le personnel présent était satisfait du succès de la mobilisation, tout en ayant conscience que, pour faire reculer le gouvernement, elle ne peut s'arrêter là.

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