Proche-Orient : Israël et la complaisance américaine15/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2150.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Proche-Orient : Israël et la complaisance américaine

L'insistance avec laquelle les conseillers d'Obama s'efforcent de convaincre que le président américain fait de la situation au Proche-Orient une priorité tourne au ridicule, tant il est évident que le gouvernement américain n'a nulle intention de contraindre Israël en quoi que ce soit.

Certes, Obama continue de réclamer l'arrêt du développement des colonies israéliennes en Cisjordanie, mais avec si peu d'empressement et de conviction qu'un Nétanyahou peut s'autoriser une position intransigeante en ergotant sur leur nécessaire « croissance naturelle » et en s'opposant à toute suspension des chantiers à Jérusalem-Est.

De son côté, l'émissaire américain au Proche-Orient, George Mitchell, donne le tournis avec ses incessantes navettes diplomatiques, dont aucune n'aboutit. Et comment le pourraient-elles, puisqu'il est manifeste qu'aucune pression n'est exercée sur le gouvernement israélien ?

L'arrivée au pouvoir d'Obama a donné un temps à certains l'illusion que les USA pourraient engager une politique plus exigeante et surtout plus contraignante vis-à-vis d'Israël. Le discours d'Obama au Caire, où il vantait un cours nouveau à l'égard des Arabes et des musulmans, en a été interprété comme le présage, mais il y avait déjà dans ces propos tant de critiques et de distances à l'égard des Palestiniens et de leurs revendications nationales qu'il était évident que ses prétendues ouvertures allaient aussitôt se refermer. En fait, elles étaient destinées avant tout aux gouvernants des États arabes (ceux proches des États-Unis en l'occurrence) et non à leurs peuples. Les dirigeants israéliens n'avaient donc rien à craindre.

Il n'y a pas là de faiblesse vis-à-vis de la politique menée par l'État d'Israël, ni une quelconque difficulté à résister aux pressions d'un puissant lobby pro-israélien. Cette politique des gouvernements américains, quelle qu'ait été leur couleur politique d'ailleurs, est avant tout significative des intérêts généraux défendus par l'impérialisme au Proche et Moyen-Orient, région où l'État d'Israël joue, depuis sa création, le rôle d'un allié extrêmement fiable.

En témoignent les actuelles manoeuvres militaires conjointes américano-israéliennes qui se déroulent dans le désert du Négev, au sud d'Israël. Les forces engagées sont essentiellement aériennes et simulent apparemment une répétition d'un éventuel bombardement de l'Iran. Il se pourrait qu'à l'issue des manoeuvres les États-Unis laissent sur place certains de leurs systèmes antimissiles. À qui peut-on faire de tels cadeaux, si ce n'est à un ami très proche ?

L'absence de toute pression sur Israël laissera à celui-ci le champ libre pour aller encore beaucoup plus loin dans la dépossession des Palestiniens. Car il ne s'agit pas seulement de quelques colonies supplémentaires, ce qui serait évidemment déjà de trop, mais du renforcement de la politique d'oppression et de spoliation dont les Palestiniens sont victimes. C'est le libre cours donné à une épuration ethnique lente mais continuelle qui fait des Palestiniens des prisonniers sur leur propre terre, ne pouvant ni travailler, ni étudier, ni se soigner, ni se déplacer librement. C'est à cette infamie que le nouveau Nobel de la paix participe consciemment.

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