Mirages électoraux ou perspectives communistes ?09/09/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/09/une2145.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mirages électoraux ou perspectives communistes ?

Aux classes populaires frappées de plein fouet par la crise économique, les dirigeants des différents partis de gauche tentent d'expliquer combien sont importantes les prochaines élections régionales d'avril 2010, et surtout les élections présidentielles de 2012. Toutes leurs déclarations de rentrée ont été centrées sur ces préoccupations : s'opposer à la politique de Sarkozy et du gouvernement de Fillon en la sanctionnant dans les urnes.

Si elle critique la politique du Parti Socialiste, la direction du Parti Communiste n'a pas d'autre perspective. Par exemple, Patrick Le Hyaric dans L'Humanité Dimanche du 3 septembre explique que « le rôle de la gauche aujourd'hui, par-delà les différences et ses divergences, est de mettre toutes ses forces, ses élus, ses organisations au service de la défense des plus démunis... » C'est encore de perspectives électorales dont il est question. « C'est aujourd'hui qu'il faut battre, dans l'unité de la gauche sociale et politique, le sarkozysme, pas en 2012 » ajoute-t-il en effet. Ce que « battre le sarkozysme » signifie, Marie-George Buffet, la secrétaire générale du Parti Communiste, le précise : « On nous parle des présidentielles comme si les régionales n'étaient qu'un galop d'essai. (...) Ces élections sont importantes pour la vie quotidienne de nos concitoyens et nos concitoyennes, pour le rapport de forces à construire contre la droite. »

Mais que peut-on attendre vraiment des élections ? L'expérience a montré que, même quand elles permettent de changer l'équipe politique à la tête de l'État, cela ne change pas fondamentalement la politique menée, qui reste dans le cadre du système capitaliste. Il n'y a pas si longtemps le gouvernement Jospin s'est chargé de le démontrer, tout comme le « socialiste » Rocard, le champion de la taxe carbone, qui au gouvernement, avait préparé les attaques sur les retraites.

Le véritable pouvoir, c'est celui des grands groupes industriels et financiers. Ce sont ces derniers qui dirigent cette économie irrationnelle, dans laquelle la production n'a qu'un moteur, le profit, un profit qui ne sert qu'à leur enrichissement et qui aboutit à l'appauvrissement du reste de la société.

Aussi la seule perspective politique réaliste pour les travailleurs est de viser à l'expropriation de ces capitalistes, préalable nécessaire pour établir une société où l'on produirait pour satisfaire les besoins de toute la population. Et pour arracher le pouvoir des mains des grands groupes capitalistes, il faut briser la machine d'État, toute entière à leur service, et construire un pouvoir qui permette au monde du travail de gérer démocratiquement la société.

Les militants du Parti Socialiste à ses débuts, au 19e siècle, puis ceux du Parti Communiste à sa création, en 1920, faisaient leurs ces idées. Ils combattaient alors avec acharnement toutes les illusions réformistes. Ils faisaient leur ce programme de Marx proclamant la nécessité pour la classe ouvrière d'abattre d'une façon révolutionnaire ce pouvoir politique, défini comme « le pouvoir organisé d'une classe pour l'oppression d'une autre ». Marx dans le Manifeste du Parti communiste proclamait la nécessité pour la classe ouvrière dans sa lutte contre la bourgeoisie de « s'ériger par une révolution en classe dominante », pour aller vers une société dépassant définitivement le capitalisme, une société communiste. C'est la voie aussi qu'avait choisie Lénine. Agiter pour la énième fois un mirage électoral qui a maintes fois montré qu'il menait à l'impasse, c'est accepter le maintien de l'ordre capitaliste.

Il faut absolument que dans la classe ouvrière et dans la population, des militants défendent une véritable perspective communiste. Les militants actuels du PCF, qui tiennent à se dire communistes, peuvent y jouer un rôle s'ils savent renouer avec les idées qui étaient celles de leur parti à sa naissance.

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