Chômage : Une agression envers les travailleurs12/08/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/08/une2141.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chômage : Une agression envers les travailleurs

Dans un sondage rendu public par plusieurs éditions départementales du quotidien Le Parisien, 41 % des personnes interrogées disent redouter le chômage.

Or cette étude, qui est réalisée tous les deux ans par l'Institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU) pour le compte du Conseil régional, auprès de 10 500 ménages, avait principalement pour vocation, et ce depuis 2001, de mesurer « le sentiment d'insécurité et les agressions dont les Franciliens sont victimes ».

Il s'avère que, même dans ce cadre, c'est bien la peur « de perdre son emploi, de sombrer dans la spirale infernale menant à la pauvreté » qui domine, et non celle d'une agression ou un sentiment d'insécurité, qui n'atteint que quelque 15 % des personnes interrogées.

C'est que, même si le gouvernement tente de minimiser les effets de la crise et les proportions qu'atteint le niveau du chômage, même s'il s'agite en parlant de la nécessité de constituer un service public de l'emploi, tout en refusant de prendre les mesures nécessaires pour empêcher licenciements et fermetures d'entreprises, il n'est nul besoin d'être grand clerc pour entrevoir les conséquences sociales qu'ont et auront les mesures décidées par le grand patronat pour augmenter ses profits. D'autant que les différents dispositifs censés créer de l'emploi pour les jeunes, en échange d'exonérations de charges, se révèlent inopérants en cette période.

Et de fait, la catastrophe est bien là : les chiffres annoncés au mois de juin indiquaient que, pour les chômeurs de catégorie A, c'est-à-dire ceux inscrits à Pôle Emploi et qui n'ont aucune activité salariée, leur nombre avait augmenté de 25 % sur un an ! Et cela ne représentait qu'une petite partie de la réalité, puisqu'à cette catégorie A il convient d'ajouter les catégories B et C, celles des chômeurs travaillant moins de 78 heures par mois. Ce qui porte le nombre total de chômeurs à plus de 3,8 millions, si l'on y inclut les départements d'outre-mer. À ce chiffre déjà très important, il faut ajouter 463 000 inscrits qui ne sont pas « tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi pour diverses raisons », et ceux qui, après des années à chercher sans rien trouver, cessent de répondre aux sollicitations des conseillers de Pôle Emploi et se trouvent purement et simplement radiés des listes. Cause d'ailleurs qui s'est révélée être l'un des principaux facteurs de la baisse des chiffres du chômage constatée en juin dernier.

La situation ne semble pas près de s'arranger, puisque l'Insee prévoit une remontée du taux de chômage à 10,1 % au deuxième trimestre de l'année 2009, au lieu des 9,1 % du premier trimestre. Le ministre du Travail lui-même a d'ailleurs estimé à plus de 600 000 le nombre de chômeurs supplémentaires d'ici la fin de l'année 2009.

Alors, celles et ceux qui disent craindre de se trouver entraînés « dans la spirale qui conduit à la pauvreté » ont bien raison d'être inquiets et de ne pas se laisser embarquer dans des discours sécuritaires.

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