Victimes de l'amiante : Manifestation réussie27/06/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/06/une2134.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Victimes de l'amiante : Manifestation réussie

Samedi 20 juin, 1 500 personnes ont manifesté à Dunkerque à l'appel de l'Association régionale des victimes de l'amiante (Ardeva) du Nord-Pas-de-Calais, pour obtenir la tenue rapide d'un procès pénal des responsables de l'exposition à l'amiante et contre la suppression des juges d'instruction.

Des délégations de Condé-sur-Noireau, Saint-Nazaire, Cherbourg, Bordeaux, des Ardennes, de Lorraine, de Picardie, de Bourgogne, de l'Ardèche, de Bruxelles, de Casale Monferrato en Italie étaient présentes... Dans cette ville du Piémont de 40 000 habitants, où le trust de l'amiante Eternit a implanté ses fabrications, plus de mille travailleurs d'Eternit et cinq cents habitants qui n'y ont jamais travaillé sont morts d'une maladie causée par l'amiante.

Le 6 avril dernier, un procès pénal porté par 2 272 plaintes contre Eternit s'est ouvert à Turin. C'est pour la tenue d'un semblable procès pénal que se battent en France les victimes. Par leurs manifestations à Dunkerque entre décembre 2004 et janvier 2006, les victimes ont obtenu que les plaintes déposées partout en France soient regroupées dans un pôle de Santé publique à Paris et qu'elles y soient instruites. Mais, malgré les promesses de la ministre de la Justice, il manque toujours vingt enquêteurs pour que l'instruction progresse rapidement. Au rythme actuel, le procès ne pourrait se tenir qu'en 2014, dix-huit ans après le dépôt des premières plaintes !

Autre menace : en janvier dernier Sarkozy a annoncé son intention de supprimer les juges d'instruction. Les procureurs, qui dépendent directement du gouvernement, auraient ainsi le soin de poursuivre les responsables de catastrophes sanitaires comme celle de l'utilisation de l'amiante. Mais jamais jusqu'à présent aucun procureur ne l'a fait. Et Sarkozy n'a-t-il pas affirmé en septembre dernier sa volonté de dépénaliser le droit des affaires et de protéger les chefs d'entreprise du risque pénal ? D'ailleurs le président de la République, d'habitude si prompt à médiatiser ses gestes envers les victimes de catastrophes, n'a pas encore réussi à répondre à la lettre d'une veuve remise le 14 avril à la sous-préfecture de Dunkerque !

Alors, pour les victimes de la course au profit des patrons, le combat continue. Une manifestation nationale sera ainsi organisée à Paris le 10 octobre prochain.

Partager