Pôle emploi : Le « ras le pôle » s'exprime27/06/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/06/une2134.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pôle emploi : Le « ras le pôle » s'exprime

Le 18 juin, à l'appel de la CGT, de Sud et d'un syndicat rattaché à la FSU, près de 6 000 agents de Pôle emploi ont fait grève pour protester contre la détérioration de leurs conditions de travail et le manque de moyens pour faire face à l'afflux de chômeurs.

Né en janvier de la fusion voulue par le gouvernement entre les Assedic et l'ANPE, Pôle emploi se met en place au moment où la crise provoque l'inscription de 3 000 nouveaux chômeurs par jour. Lors de la fusion, la ministre de l'Économie, Christine Lagarde, avait annoncé qu'à terme le nombre de dossiers suivis par chaque conseiller n'excéderait pas 60 personnes, voire 30 pour les cas jugés les plus difficiles. Les syndicats parlent d'une situation actuelle plus proche de 100 ou 150 demandeurs d'emploi suivis par chaque agent.

Le secrétaire d'État à l'Emploi, Wauquiez, avait déclaré début mars que « tout n'était pas parfait ». « Beaucoup de choses restaient à améliorer », disait-il, et il prétendait être « bien conscient de la charge de travail énorme à laquelle les agents ont à faire face en cette période de crise ». Il avait alors promis d'étudier « la possibilité de renforts d'effectifs ». Alors que la direction de Pôle emploi réclamait 3 000 embauches, le gouvernement a décidé d'en octroyer 1 840, dont seulement 1 000 CDI, et, pendant quelques mois, 500 CDD pour renforcer les plates-formes téléphoniques par lesquelles les chômeurs doivent s'inscrire. Le compte n'y est pas car 1 000 à 1 200 départs en retraite sont prévus sur 2009 tandis que les chômeurs affluent aux guichets, victimes des plans de licenciements.

Les syndicats dénoncent aussi toutes les directives qui transforment le personnel « en auxiliaires de police », les « convocations impératives des demandeurs d'emploi sous peine de radiation » et les « diverses formes de pression pour orienter les demandeurs d'emploi vers les métiers en tension, précaires et mal payés ».

Le patronat a le gouvernement à ses côtés pour se servir du chômage comme d'un moyen de pression afin de faire baisser les salaires. Et en plus, il voudrait que les employés du Pôle emploi se transforment en exécutants de leurs basses-oeuvres. Sauf qu'à la différence des ministres, les travailleurs des Assedic et de l'Anpe ne sont pas les larbins des capitalistes.

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