Dans les entreprises

Manufacture française de sièges (Somme) : En grève contre les licenciements

Les salariés de la Manufacture française de sièges, qui fabrique des meubles à Berteaucourt-les-Dames dans la Somme, ont cessé le travail mercredi 17 juin à l'annonce de 194 licenciements sur un effectif total de 352 salariés.

Ils ont continué leur grève toute la semaine et manifesté le vendredi 19 juin à 500 dans les rues de Flixecourt, la ville voisine, où le préfet était de passage.

Cette entreprise comptait encore 640 salariés en 2006 et appartenait à Jean-Claude Parisot, une des plus grandes fortunes de France et oncle de la présidente du Medef. Depuis, l'entreprise a subi un plan de licenciements chaque année et a été reprise par l'ancien PDG.

Cette usine était un des derniers gros employeurs dans cette zone où les travailleurs (travailleuses en majorité) venaient des nombreux villages ouvriers des alentours. Ces licenciements sont une catastrophe dans une région très durement touchée par le chômage : l'entreprise Goodyear d'Amiens, qui supprime mille emplois, n'est distante que de 30 kilomètres, et nombre de travailleuses de la Manufacture sont les compagnes d'ouvriers de l'usine de pneus.

Parisot et ses successeurs ont de quoi maintenir les emplois. L'entreprise a dégagé des profits sur le dos des salariés pendant des dizaines d'années. Les mauvaises conditions de travail dans cette usine, harcèlements et brimades, chasse aux arrêts maladie, etc., ainsi que les bas salaires sont de notoriété publique. L'entreprise a pourtant bénéficié d'un prêt à taux préférentiel de la Région l'an dernier, un million d'euros, en échange de la promesse de préserver les emplois !

Les salariés ne veulent pas que cet argent public serve à payer le plan antisocial de la direction et ils ont décidé de poursuivre leurs actions.

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