Icade vend ses logements sociaux : Les bureaux, ça rapporte plus27/06/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/06/une2134.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Icade vend ses logements sociaux : Les bureaux, ça rapporte plus

Annoncée en décembre dernier, la vente par Icade, une filiale de la Caisse des dépôts, de 32 000 logements locatifs situés pour l'essentiel en Ile-de-France, fait scandale. Les maires de la plupart des communes concernées, une quarantaine, dénoncent l'opacité la plus totale de cette vente.

En fait, dans cette affaire, la Caisse des dépôts est à la fois vendeur et acquéreur. En effet, la Société nationale immobilière (SNI), qui est à la tête d'un consortium de 25 bailleurs sociaux s'étant mis sur les rangs pour faire une offre de rachat, est elle-même filiale d'Icade.

Depuis son entrée en Bourse en 2006, la politique d'Icade a consisté à vendre des pans entiers de son parc locatif. 500 logements ont ainsi été vendus en 2006, 3 000 en 2007, environ 4 800 en 2008 et, en décembre, elle a annoncé sa volonté de vendre le reste, soit 32 000 logements.

Une chose est sûre : Icade évalue cet ensemble à 2,93 milliards d'euros, alors qu'il y a trois ans, lors de l'introduction en Bourse, son pôle logement, qui comptait alors 10 000 logements de plus, avait été estimé 1,42 milliard. Une valorisation de 120 % en trois ans, si ce n'est pas de la spéculation, ça y ressemble beaucoup ! Ce montant est d'autant plus indécent que depuis de nombreuses années ce parc, comme peuvent en témoigner nombre de locataires, est mal, voire très mal entretenu.

Cette opération, qui devrait conduire à l'éviction de nombreuses familles populaires, est d'autant plus scandaleuse que les logements concernés ont été construits avec de l'argent public, et souvent sur des terrains donnés à l'époque par les communes pour un franc symbolique. Et les responsables d'Icade ne s'engagent nullement à construire d'autres logements sociaux avec les fonds ainsi dégagés. Ceux-ci serviront d'abord à arroser les actionnaires. Quant au solde, il donnerait à Icade, de l'aveu même de son PDG, « des marges de manoeuvre importantes, alors que des opportunités vont se présenter dans le secteur tertiaire ».

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