Hôpital Edouard-Herriot - Lyon : L'urgence, c'est de conserver les emplois27/06/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/06/une2134.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Edouard-Herriot - Lyon : L'urgence, c'est de conserver les emplois

Le personnel des Urgences chirurgicales de l'hôpital Édouard-Herriot de Lyon est en grève depuis le 21 mai, contre la suppression de six postes d'infirmiers.

Le 15 juin en effet, la direction de l'hôpital annonçait au personnel du service médical d'accueil des Urgences chirurgicales la suppression de quatre postes à l'accueil, d'un poste aux suites de soins et la disparition définitive d'un poste non remplacé depuis plus d'un an.

La direction de l'hôpital justifie ces coupes claires par une perte d'activité due au regroupement de la Pédiatrie et de la Gynécologie sur un autre site il y a un an. Cependant, à cette époque, les équipes soignantes étaient constamment en sous-effectif. Avec le déplacement de ces activités, les effectifs sont devenus à la hauteur des besoins et les conditions de travail se sont améliorées, ce qui permet une prise en charge des patients bien plus satisfaisante.

Mais le retour à l'équilibre budgétaire, imposé par la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, oblige la direction des Hospices civils de Lyon à supprimer plus de 200 postes par an jusqu'en 2013, pour combler un déficit programmé qui s'élève à 95 millions. Voilà la véritable raison des suppressions de postes.

La ministre se moque bien des conditions de travail et de la qualité des soins prodigués aux malades, mais pas le personnel. Chaque jour 100 à 110 personnes sont prises en charge ; en deux mois, 259 patients ont été gardés la nuit, en surveillance au service d'accueil.

Les situations de violence sont plus nombreuses. Il y a deux mois, la direction a même fait appel au GIPN pour maîtriser un patient qui voulait attenter à ses jours : il tenait à ce que la presse vienne pour dénoncer l'attente aux Urgences. Une vingtaine de policiers ont mis plusieurs heures pour le maîtriser, utilisant un taser et des grenades fumigènes éclairantes. Ne vaudrait-il pas mieux avoir plus de soignants, plutôt que la police à l'hôpital ?

Les infirmiers, les aides-soignants et les médecins dénoncent cette gestion comptable de l'hôpital, qui aboutit à une dégradation de la prise en charge des malades. Ils veulent le maintien des effectifs et la reconnaissance de la charge de travail. C'est pour l'obtenir qu'ils ont décidé la grève reconductible.

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