Dans les entreprises

Freescale (ex-Motorola) Toulouse : Deux jours de grève, le combat continue !

Après les débrayages contre la surdité de la direction de Freescale qui ne veut pas entendre parler des revendications, il y a eu deux jours de grève en production, directement concernée par la décision de l'arrêt des activités de production pour fin 2011. Celle-ci implique le licenciement d'au moins 800 salariés sur 1 700, qui s'ajoutent aux 230 licenciements prévus dans le secteur téléphonie avant fin 2009.

Jeudi 18 juin, lors de la « négociation » hebdomadaire, la direction a infligé à la délégation syndicale et aux représentants de la « coordination » (salariés élus par les assemblées de secteurs) une nouvelle leçon de morale. Rendez-vous compte, elle a trouvé des mégots autour du réfectoire d'été qui est une zone non fumeur. Et elle s'est dite fortement choquée par la violence véhiculée par l'image du mannequin, vêtu d'une tenue d'opérateur, pendu au bout d'une corde, que nous avons promené dans les rues de Toulouse lors de la manifestation du 13 juin. Il ne lui est pas venu à l'idée que ce mannequin pouvait symboliser la violence des 1 100 licenciements qu'elle veut nous infliger.

La colère a été immédiate dans l'équipe de nuit qui s'est mise en grève. Les quatre autres équipes ont suivi, et la production s'est quasiment arrêtée. Il y a eu 95 % de grévistes sur les trois équipes de semaine et environ 70 % sur les équipes du week-end. Le vendredi matin, des travailleurs de Continental-Toulouse en grève pour les salaires sont venus nous rejoindre sur le rond-point.

Le lendemain soir, l'ambiance était garantie grâce à la sono qui ne s'est tue que tardivement pour préserver le voisinage.

Samedi 20 juin, un barbecue a été organisé spontanément et l'ambiance derrière les banderoles ne s'est pas démentie pour solliciter la solidarité des automobilistes.

Les trois syndicats (FO, INSA, CGC) qui ne reconnaissent plus la légitimité de l'assemblée générale hebdomadaire, avaient convoqué leur propre réunion, 30 minutes avant l'assemblée tenue par la coordination et les trois autres syndicats (CGT, CFDT, CFTC). Ils souhaitaient faire la démonstration de leur propre légitimité. Mais l'affluence escomptée n'était pas au rendez-vous, avec 150 personnes lundi 15 juin et 65 lundi 22 juin. Par contre, à la vraie assemblée, nous étions 600 et 500. C'est un cuisant désaveu quand on sait que l'appel émanait des deux syndicats majoritaires du site... aux élections de 2006.

Comme quoi on peut être majoritaire pour gérer le CE et minoritaire lorsque les travailleurs cherchent à combattre efficacement la politique de licenciements du patron.

Jeudi 25 juin, il est prévu de manifester avant, voire pendant les négociations. En tout cas, ces deux jours de grève totale augurent bien de la suite : le combat continue !

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