Chaffoteaux - Ploufragan (Côtes-d'Armor) : Les travailleurs en lutte contre les licenciements et la fermeture de l'entreprise27/06/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/06/une2134.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chaffoteaux - Ploufragan (Côtes-d'Armor) : Les travailleurs en lutte contre les licenciements et la fermeture de l'entreprise

À la veille des vacances d'été et d'une nouvelle période de chômage partiel de quinze jours prévue entre le 22 juin et le 3 juillet, la direction du groupe Merloni, propriétaire de l'usine de chauffe-eau et chaudières à gaz située à Ploufragan, a décidé d'annoncer des licenciements massifs. Elle a présenté deux scénarios plus catastrophiques l'un que l'autre pour les 260 travailleurs.

Dans un cas, elle prévoit le licenciement de 207 salariés, dans le second elle n'en supprimerait « plus » que 149 en prétendant garder une quarantaine d'ingénieurs et techniciens et une petite unité de production d'une quarantaine d'ouvriers également. Mais cette deuxième option est conditionnée à l'obtention de subventions publiques tellement énormes qu'elle a peu de chances de voir le jour. Le patron Merloni demande, entre autres conditions, l'exonération des taxes professionnelle et foncière pendant quatre ans, soit environ six millions d'euros, ainsi que la mise à disposition de nouveaux locaux par les collectivités publiques car il considère que l'usine de Ploufragan n'est plus adaptée et lui coûte trop cher. Les représentants de ces collectivités ont déjà déclaré qu'elles refusaient ce chantage.

Au 1er juillet, date retenue par la direction pour annoncer quel plan elle retient, elle annoncera sans doute celui qui entérine l'arrêt complet de la production et le licenciement de plus de 200 salariés. Beaucoup de travailleurs estiment que c'est la fermeture de l'usine à court terme qui se profile. D'autant plus que depuis des mois, les terrains et locaux de l'usine sont à vendre et qu'un acheteur se serait présenté récemment pour un montant de 17 millions d'euros.

Lorsque les projets patronaux ont été connus le jeudi 18 juin, le travail s'est arrêté et n'a pas repris depuis.

Passé le moment d'abattement légitime devant l'ampleur des licenciements annoncés, les travailleurs ont décidé d'engager la lutte pour le maintien de tous les emplois. Le blocage de l'usine s'est organisé et les travailleurs ont réussi déjà à faire payer les deux premiers jours de grève. En effet, il n'est pas question de laisser Merloni supprimer les emplois et partir avec la caisse.

Les travailleurs sont bien décidés à faire payer ces patrons qui avaient mis la main sur l'entreprise en 2001 et qui pendant des années se sont enrichis sur le dos des travailleurs qu'ils sont aujourd'hui prêts à jeter à la rue.

Des assemblées quotidiennes décident des actions à mener. Pour l'instant, c'est la recherche de soutiens parmi la population et les salariés de la région briochine qui a été entreprise couplée à un certain nombre d'actions médiatiques. Plus d'une centaine de travailleurs sont mobilisés en permanence pour diffuser des tracts. L'accueil est bon car les problèmes que nous connaissons sont les mêmes partout. Des licenciements ont déjà eu lieu dans plusieurs entreprises locales et le travail se fait rare.

Les travailleurs de Chaffoteaux ne veulent pas grossir les rangs des chômeurs. La lutte entreprise sera difficile mais ils n'ont pas le choix. Une première manifestation devrait avoir lieu mercredi 24 juin.

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