RSA : Rien de bien probant30/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/05/une2126.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

RSA : Rien de bien probant

C'est un service statistique officiel, la Direction des études des ministères sociaux, qui doute des effets positifs sur l'emploi du revenu de solidarité active (RSA), dont se vante le gouvernement.

Le RSA doit prendre le relais du RMI à compter du 1er juin. Il a déjà été expérimenté depuis 2007 dans 34 départements. Un des objectifs est d'inciter les chômeurs à reprendre un emploi, donc de réduire le chômage.

Les parcours professionnels de 2 900 allocataires du RMI dans ces zones tests ont été comparés aux parcours professionnels dans les zones où le RSA n'a pas été expérimenté. Dans les premières, 19,1 % des personnes sans emploi avant le début des expérimentations en ont retrouvé un, contre 17,6 % dans les secondes. « Les taux d'emploi sont légèrement plus élevés en zones tests qu'en zones témoins, mais les différences ne sont pas significatives », conclut l'étude. La possibilité effective de trouver un emploi dépend de bien d'autres facteurs n'ayant rien à voir avec le RSA, comme la qualification, la possibilité de garde d'enfant ou de se déplacer jusqu'à un lieu de travail éloigné.

Ces résultats ne sont pas du goût de Martin Hirsch, le promoteur de cette mesure, qui invoque d'autres chiffres fournis par les Caisses d'allocations familiales indiquant 30 % de retour à l'emploi supplémentaire grâce au RSA. L'ennui, c'est que la Caisse nationale d'allocations familiales prévient qu'en ce qui concerne les retours à l'emploi, « les difficultés d'interprétation des variations sont nombreuses ». En effet, « la conjoncture locale de l'emploi », et « la conjoncture économique générale », autrement dit les décisions des patrons d'embaucher ou de licencier, « peuvent, plus encore que le RSA, influer sur les situations des personnes ». Globalement, qu'il s'agisse du RMI ou bientôt du RSA, le nombre d'allocataires, après avoir diminué au début de 2008, a augmenté au cours du troisième semestre de l'année dernière. C'est que le patronat licencie les travailleurs par centaines de milliers, en se moquant bien des discours de Hirsch sur sa « solidarité active », mais sans toutefois cracher sur les opportunités que lui apporteront le RSA pour multiplier le travail à temps partiel.

Pour créer des emplois, il faudrait que l'État, au lieu de multiplier les cadeaux au patronat, utilise cet argent pour créer dans les services publics les innombrables emplois utiles qui y manquent. Il faudrait aussi qu'il prenne directement en charge la construction des infrastructures, des centaines de milliers de logements, qui pourraient améliorer la vie quotidienne de la population.

Mais attendre cela d'un État qui est au service des possédants, c'est demander du lait à un bouc.

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