Restauration : Baisse de la TVA - pas de quoi en faire un plat !30/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/05/une2126.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Restauration : Baisse de la TVA - pas de quoi en faire un plat !

La TVA dans la restauration à table doit passer de 19,6 % à 5,5 %. Sarkozy a fixé la date de cette modification au 1er juillet. Cela devrait coûter à l'État 2,6 milliards d'euros. Le gouvernement a décidé d'organiser des états généraux de la restauration, mardi 28 avril, pour que les restaurateurs s'engagent sur l'emploi, les salaires et la baisse des prix. Bref, il s'agit, pour Sarkozy, de laisser croire que cette mesure profitera aux employés ou aux consommateurs.

Les déclarations de la présidente de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie n'ont pas laissé augurer de grand-chose : le restaurateur aurait, selon elle, la possibilité de choisir sept produits dans une liste de dix, comme le plat du jour ou un menu ou un café... sur lesquels il appliquerait intégralement la baisse de la TVA. En revanche, elle a affirmé d'entrée de jeu que pour la création nette d'emplois, compte tenu de la crise, ce serait « difficile de réaliser tous les objectifs ». D'ailleurs les objectifs en question sont plus que flous : on a parlé un temps de 40 000 emplois ; un économiste avançait le chiffre maximum de 12 000. En réalité, personne n'en sait rien.

La situation est d'ailleurs extrêmement variable selon les restaurateurs. Entre le petit restaurant de quartier qui a vu les travailleurs des environs déserter ses tables pour les sandwiches de la boulangerie, et les grands restaurants, la « crise » n'est pas la même, même si ces derniers se plaignent de la baisse du nombre de repas d'affaires. Une étude estimait d'ailleurs que la baisse de la TVA profiterait six fois plus aux 10 % de consommateurs les plus riches, qui vont le plus souvent au restaurant, et pas dans n'importe lesquels, qu'aux 10 % les plus pauvres.

De toute façon, la présidente de l'Union des métiers de l'hôtellerie reconnaît que ses adhérents auront du mal à tenir les promesses de leur syndicat et qu'elle allait « faire de la pédagogie » et « essayer de convaincre les réticents. »

Bref, cette mesure, promesse de campagne de Chirac puis de Sarkozy, a tout l'air de sortir d'un manuel de cuisine... électorale.

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