Immigration et délit de solidarité : Plus menteur que Besson, tu meurs !30/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/05/une2126.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Immigration et délit de solidarité : Plus menteur que Besson, tu meurs !

À en croire Besson, le ministre de l'Immigration, il n'y a pas de « délit de solidarité » en France, pas de gens, pas de particuliers accusés et condamnés pour avoir aidé des sans-papiers. Personne n'aurait jamais été inquiété, bénévole ou association, pour avoir accompagné, hébergé des clandestins en situation de détresse. Selon lui, l'article L 622-1, du nouveau code de séjour des étrangers, établi en 2005 mais qui reprend des ordonnances datant de 1945, ne servirait qu'à punir « passeurs » et « autres mafieux » abusant de la détresse des clandestins !

Cet article est critiqué par toutes les associations humanitaires. Mais le gouvernement refuse de revenir sur ce code de séjour. Il prétend que l'article est nécessaire pour s'attaquer aux réseaux mafieux. Rappelons que cet article punit « d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 30 000 euros toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l'entrée, la circulation ou le séjour irréguliers d'un étranger en France ». En pratique, cet article donne toute latitude aux forces de l'ordre, aux magistrats pour amplifier la répression contre les immigrants clandestins, en essayant d'intimider tous ceux qui cherchent à leur venir en aide.

Plus le mensonge est gros, plus il a de chances de passer dans l'opinion publique, pense Besson qui déclare « qu'en 65 ans d'application de cette loi, personne en France n'a jamais été condamné pour avoir seulement accueilli, accompagné ou hébergé un étranger en situation irrégulière » !

Une association d'aide aux migrants, le GISTI, a démenti les propos du ministre en publiant un inventaire des condamnations prononcées depuis 1986 contre des personnes qui ont soit aidé, soit hébergé des étrangers en situation irrégulière. Cette liste ne « tient compte que des poursuites ayant entraîné condamnation (y compris avec une dispense de peine) », précise l'association. Elle ne tient donc pas compte des rappels à la loi, des interpellations récentes et des poursuites en cours.

Mais elle est significative du harcèlement policier et judiciaire dont sont victimes ceux qui aident les immigrés clandestins, apportant un démenti sans appel aux propos de Besson. Citons en quelques exemples : en juin 2008, la cour d'appel de Montpellier a condamné une personne à 500 euros d'amende pour avoir hébergé un membre de sa famille en situation irrégulière ; un mois avec sursis pour avoir hébergé un sans-papier (cour d'appel d'Angers en septembre 2007).

Les expulsions en série de sans-papiers, les rafles des immigrés dans les quartiers populaires des grandes villes, dont les toutes dernières réalisées dans le Pas-de-Calais lors de la visite du ministre, les intimidations incessantes contre les militants et les associations illustrent la politique du gouvernement actuel. Aujourd'hui, qui transporte un sans-papier à l'hôpital ou recharge son téléphone portable, héberge un ami ou un parent dont les papiers ne sont pas en règle, partage sa vie avec une compagne en situation irrégulière, est susceptible d'être arrêté et poursuivi devant les tribunaux. Dans sa politique répressive, Besson veut même aller plus loin : d'ici la fin du mois, il veut mettre en place un groupe de travail pour lutter contre les mariages de complaisance. Et comment ? En mettant un flic sous le lit des futurs mariés ?

La hargne anti-immigrés de Besson et la politique xénophobe du gouvernement dont il est le représentant donnent tout simplement la nausée.

Partager