Fonderies du Poitou Alu - Ingrandes (Vienne) : La coupe est pleine !30/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/05/une2126.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fonderies du Poitou Alu - Ingrandes (Vienne) : La coupe est pleine !

Alors que jusqu'à présent les travailleurs de la Fonderie du Poitou Alu cumulent 50 jours de chômage partiel, les patrons ont annoncé 0 % d'augmentation des salaires, leur volonté d'annualiser le temps de travail, l'arrivée de travailleurs intérimaires et l'amputation de la prime de mai. Tout cela a fait éclater le ras-le-bol, dans le climat déjà orageux des dernières semaines.

L'usine est évidemment dépendante des choix des constructeurs automobiles, mais les patrons des Fonderies font tout pour maintenir leurs profits : les intérimaires ont été renvoyés dès la fin de l'été dernier ; le chômage partiel a été largement utilisé - et semble de nouveau programmé pour la fin de l'année. Il a fait perdre en moyenne entre 200 et 300 euros sur plusieurs mois ; des pressions s'exercent sur des travailleurs pour les convaincre de quitter « volontairement » l'entreprise ou, pour certains, d' « accepter » des mutations sur d'autres postes.

C'est dans cette ambiance que les travailleurs viennent d'apprendre que la prime de mai, liée à la présence dans l'usine, va être amputée du fait justement du chômage partiel décidé par les patrons. Quant à l'annualisation du temps de travail que la direction s'entête à vouloir mettre en place, elle se traduirait par des semaines hautes de 43 heures de travail effectif (soit 48 heures de présence, avec 6 jours par semaine) et d'autres pendant lesquelles nous resterions chez nous - selon son bon vouloir bien évidemment.

L'annualisation avait déjà été à l'origine de débrayages à 90 % voire 100 % dans certains ateliers les semaines précédentes.

Après un débrayage très suivi jeudi 23 avril, la grève a été votée largement par les ouvriers pour le lendemain. L'usine - qui comprend 550 travailleurs - était pratiquement vide et c'est à plus de 200 que les travailleurs se sont retrouvés devant les grilles, autour d'un barbecue. Le directeur général et le responsable du personnel sont venus pour s'adresser aux grévistes : l'un déclarant, des trémolos dans la voix, qu'il est lui aussi un salarié des Fonderies, sans être touché par les accidents du travail et avec un salaire élevé, aurait-il pu préciser, l'autre récitant sa litanie : « Soit on s'adapte, soit on coule ! » Leurs propos ont été copieusement sifflés car, s'il faut s'adapter, aux actionnaires de le faire. La grève s'est poursuivie lundi 27 avril et a de nouveau été votée à l'unanimité pour mardi 28 avril.

Car il y en a ras-le-bol de faire les frais de leur course au fric ! Non seulement la prime de mai doit être maintenue et les salaires augmentés, mais la réduction du temps de travail est une nécessité pour ne pas ruiner notre santé. Cela permettrait en outre, en répartissant le travail entre tous, de réintégrer à nos côtés les travailleurs poussés dehors (ex-Fonderies ou intérimaires), sans baisse de salaire.

Partager