Dans les hôpitaux parisiens : Une mobilisation élargie30/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/05/une2126.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Dans les hôpitaux parisiens : Une mobilisation élargie

Suivant les hôpitaux, médecins et personnel se sont inégalement mobilisés.

À Beaujon, l'ensemble des médecins ont été en grève le 28. Pas de blocs opératoires, sauf pour les urgences. Des médecins, parfois le chef de service, sont restés pour assurer la permanence des soins et permettre à tous leurs confrères d'aller manifester. Pour s'adresser au personnel soignant, certains chefs de service ont organisé des réunions au sujet de la loi Bachelot et de la manifestation. Parallèlement, les syndicats du personnel ont distribué des tracts, collé des affiches et sont passés dans plusieurs services.

À Saint-Louis et Tenon, les médecins étrangers ainsi que les nombreux vacataires de consultations ne se sentent guère concernés. Ensuite, d'un service à l'autre, cela dépend beaucoup de l'attitude du chef de service. Dans certains services, les médecins mobilisés se sont souciés de se dégager eux-mêmes le 28, en avançant par exemple les opérations à la veille, sans qu'il y ait une baisse du nombre de patients et donc d'activité pour le reste du personnel. Dans d'autres services, ils ont accepté que le 28 soit comme un dimanche, en activité réduite, ce qu'ils ne font quasiment jamais quand le personnel est en grève. Il y a même eu des services fermés, le personnel ayant alors le choix de prendre un RTT ou de se déclarer en grève. Dans ce cas, la participation à la manifestation a été rendue plus facile.

À Tenon, depuis que les médecins ont lancé leur appel à une journée de grève le 28 avril, il y a eu une évolution de l'état d'esprit parmi le personnel non médical. Au début, on entendait surtout des réactions de défiance : « Les médecins ont laissé faire, sans se soucier de nos conditions de travail. Là, ils vont encore tirer la couverture à eux... ». Un chef de service, signataire de l'Appel des 25, s'est entendu reprocher de ne pas avoir accepté, lors de la journée de grève nationale du 19 mars, de réduire l'activité en fermant son service alors que pour le 28 avril il a décidé de le faire. Néanmoins, les membres du personnel qui ont l'habitude de participer aux journées syndicales ont annoncé qu'ils en seraient le 28.

La semaine précédant le 28, bien qu'il y ait beaucoup d'absents pour les congés scolaires, la préparation du 28 s'est peu à peu renforcée. Tous les syndicats ont appelé par tracts et affiches. À Tenon, à l'assemblée générale du jeudi 23 avril, il y avait une bonne centaine de personnes. Si les médecins étaient déçus d'y être peu nombreux, les paramédicaux, au contraire, représentaient les deux tiers des présents. Ils ont pu entendre le président du Comité consultatif médical préciser qu'il s'opposait à un pan de la loi Bachelot mais ne remettait en cause ni les pôles ni la tarification à l'activité. C'est donc conscient de ces limites que le personnel non médical apprécie le renfort des médecins et qu'un certain nombre se disent prêts à faire du chemin avec eux, quitte à aller plus loin ensuite.

En effet, le mécontentement est latent. Par exemple, en même temps que la préparation du 28, des affichettes ont fleuri dans les couloirs de l'hôpital, exprimant le ras-le-bol et signé « Un aide-soignant épuisé en colère ». Des « Nous aussi » s'y sont rapidement ajoutés. La direction de l'hôpital doit le sentir et, avec la dernière feuille de paye, une note était jointe, réaffirmant que toute grève entraînerait retrait de salaire.

Il n'empêche que le 28 a été bien suivi et constitue un encouragement à défendre nos conditions de travail.

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