Afghanistan : Une odieuse loi misogyne projetée par Karzaï08/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2123.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Afghanistan : Une odieuse loi misogyne projetée par Karzaï

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À quelque temps de l'élection présidentielle qui doit se dérouler le 20 août prochain, le président d'Afghanistan Hamid Karzaï, arrivé en poste avec le soutien des grandes puissances et bien décidé à y rester, vient de signer un projet de loi odieux, destiné à écraser toute indépendance physique, morale et matérielle des femmes de la minorité chiite hazara.

Cette loi prévoit que ces femmes ne pourraient se refuser à leur mari ou quitter le domicile « sans raison légitime ». Légalisant le viol sous couvert de mariage, cette loi interdit aux femmes d'étudier, de travailler ou d'effectuer une quelconque démarche, même se rendre chez un médecin, sans l'autorisation du mari ; elle légalise également le mariage dès l'âge de 9 ans. Concernant 10 à 15 % de la population afghane, la loi concoctée par Hamid Karzaï fait des femmes chiites, et au-delà, de toutes les femmes afghanes, les victimes d'un sinistre calcul de campagne électorale, afin de tenter de se concilier l'électorat chiite.

Même non encore promulguée, cette « Nouvelle loi sur la famille afghane » que le président Karzaï, à la demande des États-Unis, du Canada et de la France, a vaguement promis de revoir, en dit long sur son impopularité et la manière qu'il a choisie pour tenter d'y remédier. Elle en dit long également sur les choix du gouvernement qu'il dirige, sur les soutiens et les appuis qu'il cherche à séduire : les groupes de religieux les plus réactionnaires et obscurantistes, qui ne le cèdent aucunement en violence morale et souvent physique sur les femmes aux diverses factions de Talibans au pouvoir jusqu'en 2001.

« Cette loi est détestable » a fait savoir Obama, suivi de Sarkozy, Angela Merkel et du secrétaire général de l'OTAN. Pas au point cependant de cesser leur soutien à un gouvernement fantoche en continuant d'envoyer des troupes à sa rescousse, et en proposant même à ses alliés européens de renforcer leur présence militaire dans le but d'empêcher, selon le président américain, le retour... à « la barbarie des Talibans ».

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