Renault Flins : Grève à l'annonce de la baisse des revenus18/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2116.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Flins : Grève à l'annonce de la baisse des revenus

Jeudi 12 février à l'usine Renault de Flins, à l'annonce par la maîtrise du montant de la prime d'intéressement, c'était la colère qui dominait.

Certes, vu la présentation catastrophiste de la situation par la direction, tout le monde s'attendait à une prime en baisse, mais Renault annonçait, malgré tout, un bénéfice net de 599 millions d'euros et beaucoup pensaient que nous toucherions au moins 1000 euros. Quand les chefs ont annoncé une prime d'intéressement de 195 euros pour la mi-mars, les travailleurs ont donc refusé de reprendre le travail.

Depuis des années, la prime d'intéressement représente pour les salariés de Flins la plus grande partie de l'augmentation des revenus, et de loin. D'ailleurs Renault annonçait toujours le montant de l'intéressement la veille des pseudo-négociations salariales, afin de désamorcer préventivement le mécontentement prévisible à l'annonce des 1 ou 1,5 % d'augmentation générale pour toute l'année.

Entre l'avance touchée fin novembre, déjà en baisse, et le solde qui sera versé mi-mars au titre de l'année 2008, cela fait pratiquement 2 000 euros de manque à gagner pour les plus petits salaires par rapport à l'année précédente, alors que les pertes dues au chômage partiel commencent.

Alors jeudi 12 février, après la pause de 10 heures, nous avons commencé à une dizaine à défiler dans les allées et très rapidement le cortège s'est étoffé. Un peu partout, des groupes de travailleurs nous ont rejoints et c'est à plusieurs centaines que nous avons fini au rond-point des bus pour accueillir l'équipe d'après-midi. Le message est bien passé puisque les ateliers n'ont pas démarré et très rapidement nous nous sommes retrouvés à 400 dans les allées en criant « Pas de pognon, pas de bagnoles » et «Augmentez les salaires, pas les actionnaires ».

Plusieurs assemblées générales se sont tenues, où la grève a été votée pour la journée avec sa reconduction pour le lendemain. Et même si vendredi 13 nous étions un peu moins nombreux que la veille, la grève et les défilés ont continué toute la journée.

Le matin, la direction a reçu une délégation, mais c'était pour pleurer sur le sort du groupe Renault et de ses actionnaires, plutôt que d'écouter nos revendications sur les salaires et, en particulier, sur cette prime. Comme l'ont dit certains travailleurs, c'était un premier avertissement et tous ceux qui ont fait grève étaient contents d'avoir marqué le coup... Une affaire à suivre.

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