PSA automobiles : Des pertes fictives pour justifier le blocage des salaires et l'aide de l'État18/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2116.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA automobiles : Des pertes fictives pour justifier le blocage des salaires et l'aide de l'État

PSA vient d'annoncer une perte de 343 millions d'euros pour ses comptes financiers de l'année 2008. Pourtant, les six premiers mois de l'année s'étaient soldés par un résultat positif de 633 millions ! Où sont-ils passés ? La direction le dit elle-même : 512 millions sont mis de côté pour payer les suppressions d'emplois prévus dans son dernier plan (11 000 au lieu de 3 500 initiales -dont ceux de Faurecia), 405 millions pour perte de valeur des stocks.

La direction croit peut être que ce résultat arrangé fera passer la pilule des négociations salariales pour 2009, qui ont abouti à une série de mesures défavorables pour les travailleurs : l'augmentation générale des salaires serait de 1 % (11,5 euros mensuel pour un salaire de 1 500 euros brut), pas d'augmentation individuelle, l'intéressement serait nul et la participation aux bénéfices serait de 26 euros... contre 300 euros environ l'an dernier. Et elle a annoncé qu'elle voulait aussi remettre en cause l'accord d'indemnisation du chômage partiel acquis lors d'une grève de 2005 dans l'usine d'Aulnay-sous-Bois. Ce qui inquiète particulièrement les travailleurs, dans cette période de crise où les semaines d'inactivité imposée sont monnaie courante dans la plupart des usines du groupe.

Du côté de ses actionnaires, la direction n'a pas la même attitude puisqu'elle annonce qu'elle distribuera des dividendes grâce aux 551 millions de « résultats bruts ». Pour eux, elle sait être rassurante. Elle leur précise en outre qu'elle dispose de 13 milliards de fonds propres provenant des dix dernières années, où les bénéfices dépassaient le milliard d'euros. Des milliards qui sont le résultat d'années où la productivité du travail n'a cessé d'augmenter, de même que le prix des voitures.

Ces milliards se rajoutent à ceux que l'État vient de prêter aux constructeurs automobiles pour faire face à la crise financière actuelle, dont trois milliards pour le groupe PSA. C'est d'ailleurs le jour même où Sarkozy a annoncé ce cadeau, en faisant semblant de l'obliger à ne pas fermer d'usines en France et de limiter les licenciements, que le PDG de PSA Christian Streiff a parlé, lui, des 11 000 licenciements au niveau mondial. Ce qui remet à leur place les rodomontades présidentielles !

Tout cela fait discuter dans les ateliers : beaucoup se rendent compte que la direction mène la guerre contre eux et qu'il faudra lui donner une réponse à la hauteur.

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