La Poste Dijon : La direction recule devant les facteurs18/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2116.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste Dijon : La direction recule devant les facteurs

Après quinze jours de grève, les facteurs de Dijon ont repris le travail mardi 10 février. Le lundi 9 février, 65 à 70 % des postiers grévistes étaient partis pour une troisième semaine de grève. Devant leur détermination et le début d'élargissement du mouvement à d'autres bureaux, la direction a alors cédé sur une partie des revendications : sur les douze tournées revendiquées, elle en créait quatre ; elle embauchait l'équivalent de 10 emplois en CDI ; sur la prime de 130 heures, elle lâchait 45 heures au titre des heures supplémentaires qu'elle devait, et qu'elle ne voulait pas reconnaître depuis juin 2008.

D'autres revendications sont également satisfaites : création de deux positions de travail pour la brigade de tri, comblement immédiat de toutes les positions de travail vacantes dans tous les services. Pour les congés d'été La Poste s'engage à embaucher des CDD pour remplacer les postiers partis en vacances, tous les gens en absence de longue durée seront immédiatement couverts - soit 10 CDD par site. Des compensations sont prévues lors de retards sur les machines de tri, pour le courrier qui arrive en caissettes aux facteurs...

Tous les jours, la reconduction de la grève a été votée en assemblée générale. Quelques-uns reprenaient le travail, mais ceux qui rentraient de RTT ou de congés venaient rejoindre la grève. Des facteurs, par groupe de 4-5, sont allés faire des prises de parole dans d'autres bureaux de poste : à Beaune, Nuits-Saint-Georges, Gevrey-Chambertin, Fontaine, Talant, Marsannay-la-Côte, Cap Est à Quétigny, le centre de tri de Longvic. Les cinq facteurs de Messigny, contactés par ceux de Fontaine, se sont mis en grève et sont venus à l'assemblée générale jeudi 5 et vendredi 6.

Le jeudi 5 février, dans le cadre d'un préavis de grève départemental illimité, plusieurs petits bureaux des environs sont venus rejoindre ceux de Dijon et de fait ont renforcé les assemblées. Ce jour-là, alors que depuis quelques jours des contacts avaient été pris avec les chercheurs et étudiants de la faculté de Dijon, eux aussi en grève illimitée, tout le monde a manifesté ensemble : d'après la presse locale il y avait environ mille personnes dans les rues, le groupe de 150 à 200 postiers en tête. Le vendredi 6, une trentaine de jeunes étudiants sont venus soutenir les postiers au piquet de grève. Ils avaient aussi amené du ravitaillement - jambon, saucisses, pains, gâteaux... - récupéré gratuitement auprès de commerçants solidaires des postiers en grève, signe de la sympathie que le mouvement rencontre dans la population.

Le maire PS de Dijon, Rebsamen, avait dit qu'il obtiendrait qu'un médiateur vienne régler le conflit : le préfet a répondu que les grévistes n'étaient pas assez nombreux pour qu'il nomme un médiateur ! Cela a encore renforcé la révolte des grévistes.

Des collectes de soutien ont été organisées par des travailleurs d'autres entreprises - Télécom, SNCF, retraités... - avec l'appui des syndicats CGT et SUD, car de nombreux travailleurs de l'agglomération dijonnaise se sont reconnus dans cette lutte.

Pour l'ensemble des grévistes c'est une victoire morale, assortie de créations assez conséquentes d'emplois et de tournées, chacun étant bien conscient que cela est rare par les temps qui courent.

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