Alcatel-Lucent : Non aux suppressions d'emplois !18/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2116.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alcatel-Lucent : Non aux suppressions d'emplois !

La direction d'Alcatel-Lucent, principal équipementier en télécommunications, a annoncé mercredi 11 février la suppression de 198 emplois de cadres. Les sous-traitants et les prestataires de services sont eux aussi touchés, avec une perte de 380 emplois sur 700. La majeure partie des 198 emplois supprimés chez Alcatel se situent en Ile-de-France : 124 à Vélizy (Yvelines) et 35 à Villarceaux (Nozay -Essonne).

Cette annonce faite en Comité central d'entreprise n'est que la partie française d'un plan mondial qui prévoit pour 2009 la suppression de 1 000 postes de cadres chez Alcatel-Lucent et 5 000 chez les sous-traitants. Ces suppressions d'emplois ne sont malheureusement pas une nouveauté. Ainsi, en 2003 il y a eu 7 452 emplois supprimés, 7 930 en 2004 et si l'année 2005 a été un peu moins sombre, avec tout de même 3 627 emplois supprimés, 2006 a été la pire des années avec ses 12 500 licenciements sur l'ensemble des entreprises du groupe.

Ces suppressions d'emplois se feront avec des mesures dites d'accompagnement qui inquiètent particulièrement les plus anciens, puisque les plans de préretraite connus dans le passé seraient supprimés. Certains parmi les plus de 55 ans ne seraient pas mis à la porte, du moins aujourd'hui, mais « aidés pour retrouver un emploi », qu'évidemment ils ne retrouveront pas. Le dispositif prévu par la direction définit une période de reclassement de 18 mois, qui peut être prolongée de la durée d'un éventuel CDD intermédiaire. Mais que se passera-t-il ensuite ?

Sur l'établissement de Vélizy, les suppressions d'emplois ne concerneront pas uniquement les activités techniques, recherche et développement. Cette fois-ci, les services commerciaux sont majoritairement touchés, avec plus de 100 postes supprimés. La raison invoquée est que leur travail serait dorénavant fait par d'autres. Tout l'argumentaire de la direction, expliquant qu'il faut rapprocher les services de la clientèle, laisse les salariés de marbre. Tout ce qu'ils voient, c'est que leur travail part dans des pays où la main-d'oeuvre est moins chère (Égypte, Maroc) et que la direction s'en frotte les mains.

Dans certains secteurs, comme au Wimax (le Wifi à haut débit), ces annonces s'accompagnent aussi d'importantes réorganisations et mutations internes que craignent les salariés.

La direction a par ailleurs annoncé qu'il n'y aurait pas d'augmentation pour l'année 2009. Sachant que les primes d'intéressement liées aux résultats financiers seront certainement en forte diminution, la plupart des salariés s'attendent à une baisse de leur salaire.

Pendant la réunion du CCE, des débrayages de protestation ont eu lieu dans tous les établissements. Ils ont regroupé près de 1 100 salariés sur les 7 900 que compte l'entreprise. À Vélizy, plus de 250 travailleurs ont dit leur mécontentement face à ces plans de réorganisation à répétition, suite à des fusions-cessions, à des rachats de sociétés, des externalisations ou autres raisons, qui se traduisent à chaque fois par des pertes d'emplois et des détériorations des conditions de travail et de salaires dont ne veulent pas les travailleurs.

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