Le «code éthique» des banques : Un arbre qui ne cache pas la forêt des profits11/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2115.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le «code éthique» des banques : Un arbre qui ne cache pas la forêt des profits

Les banques françaises se sont entendues pour présenter au gouvernement un « code éthique » visant à encadrer les revenus des traders, ces employés qui achètent et vendent des actions pour le compte de banques ou d'investisseurs. Dorénavant, les bonus ne leur seraient garantis que sur une année, et leur base de calcul serait modifiée pour prendre en compte les profits dégagés par les entreprises. Si les bénéfices escomptés ne sont pas au rendez-vous, une partie des bonus pourrait être retardée, voire supprimée.

Les banques répondaient ainsi à Sarkozy qui, dans son interview télévisée du 4 février, s'en était pris au système de rémunération des traders, « ces jeunes gens qui jouaient à spéculer, ce qui a conduit à la catastrophe qu'on sait ». A l'en croire donc, idée volontiers reprise par les politiciens et les médias, ce serait le système de rémunération et les énormes bonus des traders qui auraient entraîné le système capitaliste au bord du gouffre !

Les traders sont des boucs émissaires faciles. Certes, il est choquant de voir qu'ils peuvent gagner jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros par an parce que leurs spéculations ont été rentables pour leurs employeurs. Mais les rendre responsables des dérèglements du système capitaliste, c'est déployer un rideau de fumée pour masquer les véritables profiteurs.

En effet, ceux qui les dénoncent ne parlent pas de diminuer les dividendes distribués aux actionnaires, ni ne dénoncent le fait que c'est leur soif de profits qui est à la base de la spéculation financière. Les récompenses versées aux traders qui les servent bien ne sont en définitive qu'une miette soustraite à leurs profits. Faire croire qu'en diminuant ces pourboires on cassera la mécanique de la spéculation est une grossière imposture.

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