Dans les entreprises

Renault Trucks - Vénissieux (69) : La direction ne partage pas ses profits, mais les salaires des travailleurs

Après l'annonce du chômage partiel en 2009, pour 4 600 travailleurs de Renault Trucks, pouvant aller jusqu'à 90 jours, la direction a proposé des mesures, soumises à l'accord de tous les syndicats, pour atténuer la perte de salaire. Mais la seule solution qu'elle propose, est de faire payer l'ensemble des salariés de l'entreprise pour aider ceux qui vont chômer !

Elle prévoit en effet de créer un fonds d'indemnisation du chômage partiel alimenté par une cotisation de 0,15 % pour l'ensemble des salariés, avec un abondement identique du patron ; trois jours d'ancienneté supprimés à tout le monde ; et la réaffectation à ce fonds de quatre jours de formation des cadres. Elle demande donc à tous les travailleurs d'être solidaires, y compris ceux qui chôment, qui devraient ainsi s'indemniser eux-mêmes !

Sans ce fonds, les jours chômés seraient payés 61 % du salaire net. Avec ces mesures, les travailleurs au chômage pourraient toucher, selon la direction, 90 % de leur salaire mensuel. Et certains pourraient atteindre les 100 % en « monétarisant » leurs jours de congés, s'il leur en reste. C'est cependant sans tenir compte de certaines primes, qui seront de toute façon perdues.

Ces propositions ont suscité l'indignation, en particulier de ceux qui devront travailler trois jours de plus pendant que d'autres chômeront. D'autant plus que 30 millions d'euros suffiraient pour payer à 100 % les jours de chômage, qui ne représentent que 6 % des 490 millions d'euros versés aux actionnaires en 2008. La pétition réclamant l'indemnisation à 100 % payée par la direction a déjà recueilli 2 000 signatures.

C'est cette colère qu'ont voulu exprimer les 300 travailleurs qui ont débrayé, à Vénissieux, jeudi 27 novembre, en ayant bien conscience aussi qu'il faudra se préparer à être bien plus nombreux pour l'imposer à la direction.

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