Proche-Orient : Les États-Unis prêts à porter la guerre en Syrie30/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2100.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Proche-Orient : Les États-Unis prêts à porter la guerre en Syrie

Le 26 octobre en fin de journée, quatre hélicoptères militaires américains ont franchi la frontière irako-syrienne. L'attaque héliportée et les bombardements visaient un bâtiment d'un

village syrien, situé à 8 kilomètres à l'intérieur du pays. Huit ouvriers y travaillant à ce moment auraient été tués et dix-neuf autres personnes blessées.

Cette opération était, selon un porte-parole irakien, destinée à éliminer des miliciens d'Al-Qaïda s'apprêtant à entrer en Irak. Un responsable américain a confirmé, ajoutant que cette partie de la frontière serait particulièrement perméable à l'infiltration de « combattants étrangers », d'armes et d'argent en direction de l'Irak, où ils s'opposent militairement aux troupes américaines.

Qualifié de « succès » par un responsable américain sous couvert d'anonymat auprès d'une agence de presse, le raid, selon celui-ci, « présentait une importante opportunité à saisir ». La Maison-Blanche semble avoir quelque peu tardé à assumer cette opération sur le territoire syrien, mais c'est maintenant chose faite. Et cette incursion en Syrie s'inscrit dans la politique menée par l'état-major américain, dirigé dans la région par le général Petraeus. Après les multiples incursions au Pakistan, avec les mêmes justifications officielles de débusquer les « terroristes » au fond de leurs « repaires », les responsables de l'armée américaine persistent et signent, cette fois à partir de l'Irak. Le même jour d'ailleurs, à partir de l'Afghanistan cette fois, un bombardement au Pakistan tuait une vingtaine de personnes.

Cette agression a eu lieu alors que, peu de temps auparavant, le même général Petraeus décernait à la Syrie un satisfecit sur le plan de la collaboration avec les autorités militaires américaines : en trois ans, le nombre de miliciens armés franchissant chaque mois la frontière syro-irakienne était passé de cent à vingt. Cette attaque vise-t-elle à faire pression sur la Syrie pour qu'elle accentue encore sa collaboration ? Ou bien le gouvernement américain actuel tente-t-il d'afficher une politique de force aux yeux de sa propre population, en cette fin de campagne électorale, alors que son armée est enlisée depuis cinq ans en Irak et sept en Afghanistan ?

Cette attaque contre la Syrie fera-telle, au demeurant, mieux accepter les 170 000 soldats présents en Irak, les 4 000 jeunes Américains morts dans cette guerre et les 525 milliards de dollars qu'elle a engloutis ? Il est permis en tout cas d'en douter.

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