Rhodia - Belle-Étoile - Saint-Fons (Rhône) : Les travailleurs de France et d'Italie solidaires01/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2096.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Rhodia - Belle-Étoile - Saint-Fons (Rhône) : Les travailleurs de France et d'Italie solidaires

Mardi 23 septembre, pour la seconde fois à une semaine d'intervalle, les salariés du site Rhodia-Belle-Étoile étaient appelés par la CGT à débrayer deux heures, cette fois avec ceux du Centre de recherche et de Développement de Lyon.

Bien suivis par le personnel en équipe, mais également par celui en journée, ces débrayages étaient une protestation contre un projet de fermeture d'une usine Rhodia en Italie, à Ceriano Laghetto, près de Milan, comptant 228 salariés. Sur le site italien, les salariés ont tous fait huit heures de grève le même jour et des grèves tournantes sont organisées jusqu'à ce que se tienne le Comité d'entreprise européen, le 8 octobre.

Le syndicat CGT de Belle-Étoile, à l'origine des débrayages, a reçu de nombreux mails de remerciement et d'estime venant des salariés et des syndicats de Ceriano. La mobilisation des uns conforte celle des autres.

Les semaines précédentes, en Italie, le parti xénophobe de la Ligue du Nord n'avait pas manqué de saisir l'occasion pour critiquer, non seulement les patrons français, mais aussi les salariés en France qui, selon elle, se réjouiraient de récupérer du travail au détriment des travailleurs italiens. Les réactions en France, dont un débrayage spontané la semaine précédente contre l'arrivée de travail d'Italie à Saint-Fons, ont prouvé que c'était faux.

Sur le site de Belle-Étoile, toute la semaine, les discussions allaient bon train dans les salles de contrôle, dans les services, autour de certains appareils à café. Discussions sur les difficultés à faire changer la politique du groupe, sur le nationalisme et la Ligue du Nord en Italie, mais également sur la situation ici en France, où personne ne peut se réjouir de ne pas être touché, pour l'instant, au détriment d'autres travailleurs. Discussions aussi sur la solidarité entre travailleurs au-delà des frontières. Dans ces discussions, le parallèle est souvent fait avec Renault sur les fermetures d'usines rentables, simplement pour augmenter les dividendes versés à ces actionnaires qui en veulent toujours plus.

Car le groupe Rhodia se porte plutôt bien, avec une augmentation de ses bénéfices de 35 millions en six mois et 300 millions d'euros disponibles pour effectuer des acquisitions.

Cette nouvelle démonstration de combativité des salariés de deux sites Rhodia est aussi une mise en garde à la direction générale du groupe qui doit annoncer ses décisions au Comité d'entreprise européen du 8 octobre. Car chacun est conscient qu'après les attaques contre les salariés italiens du groupe, nous pourrions être les suivants.

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