Dans les entreprises

Toulouse - Explosion d'AZF du 21 septembre 2001 - Sept ans après, les sinistrés préparent le procès

À l'occasion du septième anniversaire de l'explosion de l'usine chimique AZF (filiale de Total) qui avait soufflé des quartiers populaires de Toulouse, faisant 30 morts, des milliers de blessés et 50 000 sinistrés, les associations de défense des sinistrés se sont une nouvelle fois regroupées au " rond-point du 21-Septembre ". Plus de 200 personnes ont participé au rassemblement et ont écouté les réquisitoires des porte-parole des différentes associations. Le procès de cette catastrophe industrielle doit commencer le 23 février 2009, et il doit se dérouler sans... Total, qui n'est pas mis en examen !

Le représentant de l'ex-" collectif des sans-fenêtres ", en particulier, a fait le constat suivant :

" À la Cité du parc, nous ne sommes pas sortis du drame AZF. Nous n'avons pas pu finir nos travaux, et aujourd'hui nous nous battons pour faire réparer les malfaçons sur les fenêtres, et faute de liquidités pour avancer des frais de justice exorbitants, nous risquons de ne pas pouvoir assigner les entreprises responsables de malfaçons.

Mais nous avons aussi un combat collectif à mener avec vous tous, celui du procès de l'explosion de l'usine AZF.

L'image de la justice, c'est une balance, et l'image de l'équité, c'est deux plateaux en équilibre. En l'espèce, dans un plateau il y a le groupe Total, et dans l'autre plateau, il y a nous, les sinistrés représentés par leurs associations. Dans le plateau de Total, il y a l'argent, des contacts permanents avec les plus hauts degrés de l'État, les avocats les plus influents qui travaillent le dossier à temps complet, des journalistes aux ordres...

Et dans l'autre plateau, il y a les sinistrés seuls qui devront se payer des avocats avec leurs moyens de sinistrés. Et il n'y a pas les collectivités locales, mairie, département et région, qui sont pourtant des victimes, et qui devraient nous représenter, puisque nous les avons élues pour cela

En l'état actuel du dossier, si nous restons les bras croisés, nous risquons de n'assister qu'à une parodie... et pour preuve, le fait que la personne morale Total ne soit pas mise en examen.

Une première difficulté est que sous couvert d'une enquête interne les membres de la société Grande Paroisse sont venus modifier l'état des lieux et dissimuler des preuves. Ils ont pu enquêter en parallèle avec les services de la police, mais toujours avec une longueur d'avance. Et d'ailleurs c'est ce qui prouve définitivement l'impossibilité matérielle de l'attentat. Si l'armée d'enquêteurs de Total n'a pas pu trouver la moindre trace d'explosif, ni la moindre trace d'un engin de mise à feu, c'est qu'il n'y en avait pas.

Nous avons décidé de lancer une citation à comparaître pour que le tribunal recherche la responsabilité de Total. Enfin, nous avons demandé la publicité des débats.

Il y a évidemment une disproportion de force entre Total et nous. Mais nous pouvons la compenser par notre mobilisation, car nous avons quand même l'opinion de notre côté. "

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