L'Union européenne entérine les discriminations envers les Roms24/09/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/09/une2095.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'Union européenne entérine les discriminations envers les Roms

Mardi 16 septembre, la Commission européenne de Bruxelles consacrait une séance exceptionnelle à envisager des mesures d'intégration des Roms vivant dans les 27 pays de l'Union européenne. Car cette population, évaluée entre 7 et 10 millions de personnes, est victime de discriminations raciales et d'exclusions sociales.

Ce sommet européen n'a pas fait avancer d'un pas les droits des Roms. En effet, d'emblée, son président José Manuel Barroso a décrété que les situations souvent dramatiques des Roms ne devaient pas être réglées depuis Bruxelles et que leur intégration relevait de la seule compétence des États. Et pour bien marquer son refus d'intervenir la Commission, dont le vice-président est le français Jacques Barrot, a entériné les mesures racistes prises récemment par le gouvernement italien de Berlusconi consistant à ficher par des prises d'empreintes les Roms et les gens du voyage, y compris les enfants. Ces fichages sont aussi effectués dans d'autres pays, notamment par le gouvernement français à l'occasion des milliers d'expulsions de Roms auxquelles il procède, sous prétexte qu'ils n'ont pas de ressources financières suffisantes.

Lors de cette séance de la Commission européenne, lorsque la représentante de l'Italie est intervenue, les délégués des associations de Roms se sont levés pour montrer leurs tee-shirts portant l'inscription " Non au fichage éthnique " et pour siffler et interrompre son intervention. Membres de l'Union européenne, les Roumains, Bulgares, Hongrois, et donc aussi les trois millions de Roms qui vivent dans ces pays, jouissent, en théorie, de la liberté de circulation dans tous les pays de l'Union. Mais les discriminations raciales et administratives qu'ils subissent pour accéder au travail, au logement, à l'éducation et à la santé confinent souvent ces familles dans la misère, y compris ceux ayant opté pour la nationalité du pays où ils résident.

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