Logement social : Bonnet d'âne pour Neuilly24/09/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/09/une2095.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Logement social : Bonnet d'âne pour Neuilly

Certaines municipalités parmi les plus riches esquivent les obligations de la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain) qui, en principe, leur fait obligation de comporter 20 % de logements sociaux à l'horizon 2020 sur leur territoire, avec d'ici-là des objectifs échelonnés.

Ainsi le maire de Neuilly-sur-Seine, ville symbole de la concentration des riches dont Sarkozy a été le maire durant dix-huit ans, vient d'annoncer qu'il allait former un recours devant le ministère du Logement en vue d'obtenir une réduction des objectifs de cette loi SRU.

Neuilly ne compte que 3,8 % de HLM. Et encore le journal Le Monde avait révélé qu'une bonne part étaient des HLM de luxe, habitées par des hauts cadres possédant parfois des châteaux comme résidences secondaires. Entre 2004 et 2007, la ville aurait dû atteindre l'objectif de 750 logements " sociaux ", notion encore bien plus large que celle de HLM. Elle en a réalisé moins de la moitié. Et le maire prévoit qu'il en sera de même entre 2008 et 2011, malgré tous ses efforts, non pas pour construire des HLM, mais pour faire classer comme logements sociaux le maximum de ceux possédés par la ville et de ceux nouvellement construits sur son territoire comme, par exemple, des studios pour étudiants. " Il faut être réaliste, on ne peut faire plus ", conclut-il.

Sa requête est peut-être une anticipation sur le remaniement de la loi annoncé par la ministre du Logement qui pourrait accorder aux communes des allégements de pénalités et d'objectifs dont les communes riches seraient les premières bénéficiaires.

La loi SRU permet sans doute de mettre en évidence les insuffisances du logement social dans un certain nombre de municipalités et il n'est pas étonnant que, dans la liste des communes défaillantes, on retrouve Neuilly. Mais elle ne règle pas ce problème. Tout d'abord parce que les communes récalcitrantes peuvent échapper facilement aux contraintes de la loi. Mais surtout cette loi fait reposer la charge du logement social, essentiellement sur les collectivités locales, alors que cela devrait relever de la responsabilité de l'État.

Celui-ci est sans doute le premier et le principal responsable de l'insuffisance dramatique de logements sociaux dans le pays, alors qu'il aurait les moyens d'y remédier dans des délais rapides. Et surtout il aurait le pouvoir politique d'imposer aux communes qui traînent les pieds ces " logements sociaux qu'elles ne sauraient voir ".

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