Hispano-Suiza - Réau (Seine-et-Marne) : Les travailleurs ne sont pas des pions24/09/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/09/une2095.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hispano-Suiza - Réau (Seine-et-Marne) : Les travailleurs ne sont pas des pions

Hispano-Suiza à Réau est une filiale du groupe Safran, située sur le site de la Snecma de Villaroche où se fabriquent des moteurs d'avions. Depuis le mois de juillet dernier, ses salariés protestent contre un plan de restructuration qui devrait se traduire par le transfert d'environ quatre cents d'entre eux à Massy. Quatre cents autres salariés seraient, eux, intégrés à la Snecma, et une centaine resterait sur place dans une nouvelle filiale appelée Safran-Power.

Parmi ces 400 salariés que la direction prétend transférer de Réau en Seine-et-Marne à Massy dans l'Essonne, soit à 37 km, certains avaient déjà été transférés, il y a à peine onze ans, de Suresnes dans les Hauts-de-Seine à Réau, soit à 60 km, à l'autre bout de la région parisienne. La raison que la direction avait invoquée à l'époque était que l'électronique devait se rapprocher du site de montage des moteurs.

Bon nombre de ces salariés qui ont déménagé sont maintenant installés avec leur famille en Seine-et-Marne et ne se voient pas faire 37 km de plus à chaque trajet, soit en voiture dans des embouteillages inextricables, soit avec des transports en commun nécessitant des trajets du genre : sud de la Seine-et-Marne à Paris-Gare-de-Lyon ou Gare-de-l'Est, puis RER B jusqu'à Massy, pour finir par un trajet en bus.

Plusieurs débrayages ont donc eu lieu, parfois même sans qu'il y ait eu un appel syndical.

Le lundi 22 septembre devant le siège de Safran à Paris environ 200 travailleurs d'Hispano-Réau, mais aussi de la Sagem à Cergy-Pontoise, rejoints par des délégations d'autres sites Snecma, se sont rassemblés, appelés cette fois par tous les syndicats.

Outre les problèmes de distances et de transports, bon nombre de travailleurs ont aussi des inquiétudes sur leur situation. En particulier ceux de Cergy-Pontoise qui, du fait de l'arrêt de la production des téléphones mobiles, (ancienne spécialité de la Sagem aujourd'hui intégrée dans le groupe Safran) se retrouvent actuellement sans activité. La direction promet de vagues reclassements tout en les laissant pour l'heure sans information et sans travail, comptant sans doute que, dans cette situation, beaucoup partiront d' eux-mêmes.

Le groupe Safran, qui dégage de confortables bénéfices, a décidé ces restructurations pour accroître encore les profits. Les salariés n'ont aucune raison d'accepter d'en être les victimes.

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