Leur société

Dotation de solidarité urbaine : Un projet qui va peser sur les communes populaires

À l'approche de l'annonce du projet budgetaire de l'État pour 2008, des associations présidées par des maires de gauche se sont inquiétées de la ponction que le gouvernement envisage d'opérer dans le budget des communes populaires. L'un des moyens envisagés serait de changer les critères qui donnent droit à la " dotation de solidarité urbaine ", l'une des composantes de la subvention de l'État aux communes.

Si ce projet prenait corps, seulement la moitié des communes de plus de 10 000 habitants toucheraient cette dotation, au lieu des trois quarts qui la touchaient jusqu'alors. Ainsi, 238 communes sur 715 en seraient privées, parmi lesquelles des villes où la majorité de la population n'est pas riche. En région parisienne, ce serait par exemple le cas de Bagneux qui compte 50 % de logements sociaux et où la plupart des écoles sont classés en ZEP ; à Ivry-sur-Seine, le trou provoqué par cette décision dans le budget de la commune serait d'un million d'euros, le maire PCF a rappelé qu'avec cette aide de l'État, la commune avait pu financer la construction d'une salle culturelle qui attire un public de tout âge pour y écouter des musiques actuelles. Cette subvention, variable d'une commune à l'autre, est évaluée en moyenne à 43 euros par habitant en 2008.

Malgré son nom prétentieux, cette dotation de solidarité urbaine, créée en mai 1991 par le gouvernement socialiste de Michel Rocard, ne correspond qu'à 5 % de l'ensemble des sommes versées par l'État aux communes. Elle ne peut donc pas corriger l'inégalité flagrante entre les communes, où prédomine une population aisée, et celles où prédominent les milieux populaires. Mais le fait de la restreindre serait un signe de plus du gouvernement en direction des plus riches, montrant qu'il se soucie d'eux en faisant supporter aux pauvres de nouvelles restrictions.

Le gouvernement a déjà annoncé qu'en tout cas, l'enveloppe globale versée par l'État aux communes - dont fait partie la dotation de solidarité - ne suivra pas l'inflation et pourrait même être quasiment bloquée. Cela affectera au premier chef les communes où vivent majoritairement les milieux populaires, et qui ont à faire face à des dépenses importantes pour les crèches, les écoles, les cantines, les équipements et le personnel indispensables à l'accueil de la jeunesse.

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