Comment masquer les hausses de prix : Les pratiques peu scrupuleuses des marques24/09/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/09/une2095.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Comment masquer les hausses de prix : Les pratiques peu scrupuleuses des marques

Comment faire croire aux acheteurs que les prix des produits de consommation courante n'augmentent pas ? La revue 60 Millions de consommateurs du mois d'octobre dévoile quelques astuces utilisées par des fabricants.

La première, et la plus fréquente, consiste à diminuer la quantité de produit, tout en gardant le même emballage. Cela concerne, pour ne citer que quelques exemples, les biscuits Prince, de LU, dont le poids du paquet a diminué de 10 %, passant de 330 g à 300 g, ou les Danette vendues par packs de douze ou seize pots, dont chacun ne pèse plus que 115 g au lieu de 125 g. Il est effectivement beaucoup plus facile de tromper ainsi les consommateurs qui, s'ils sont attentifs au prix de vente, n'ont pas forcément en mémoire le poids ou le volume du produit acheté précédemment.

Une autre ruse, tout aussi classique de la part des grandes marques de l'agroalimentaire, consiste à modifier le conditionnement afin de mieux masquer les baisses de quantité, ou d'augmenter le prix sous prétexte de " nouveauté ". Ainsi la bouteille d'eau minérale Badoit est passée de 1,5 litre à un litre, et l'huile d'olive Lesieur est désormais vendue en bouteille de 0,75 litre au lieu d'un litre, afin de maintenir un prix de vente inférieur à 6 euros.

Enfin, un dernier tour de passe-passe consiste à modifier la recette d'un produit, en remplaçant certains ingrédients par d'autres, de plus mauvaise qualité. Si les grandes marques s'y risquent peu pour l'instant, pour éviter de perdre des clients en altérant trop le goût, c'est en revanche plus fréquent lorsqu'il s'agit de produits bas de gamme vendus dans les " hard-discount ".

Toutes ces pratiques peu scrupuleuses destinées à tromper les consommateurs aboutissent à une inflation qui, pour être masquée, n'en est pas moins réelle. Sur un an, 60 Millions de consommateurs la chiffre ainsi à 6,9 %, loin devant les chiffres officiels de l'Insee ! Et quand la population se plaint des hausses de prix, ce n'est donc pas uniquement un " ressenti ", comme le gouvernement voudrait nous le faire croire, mais une réalité qui frappe en premier les personnes à faibles revenus.

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