Leur société

Bouclier fiscal : C'est bien un cadeau pour les riches

Frédéric Lefebvre, député et porte-parole de l'UMP, est revenu à la charge pour faire passer le " bouclier fiscal " pour une mesure en faveur des familles à revenus modestes. Interrogée à la radio, la ministre Christine Lagarde est allée dans le même sens, arguant du fait que " 74 % de ceux qui bénéficient du bouclier fiscal sont des gens dont les revenus fiscaux ne dépassent pas 3 750 euros ".

Il faut rappeler que ce dispositif, qui plafonne désormais à 50 % des revenus l'ensemble des prélèvements fiscaux (impôts, CSG, CRDS), devrait cette année bénéficier à 234 000 contribuables qui se partageront 810 millions d'euros de remboursements fiscaux.

En réalité, ces chiffres globaux masquent des situations bien différentes, allant du érémiste qui, ayant reçu un petit logement en héritage, se trouve assujetti à un impôt foncier qui dépasse 50 % de ses revenus, jusqu'au très riche propriétaire de plusieurs logements, d'entreprises, d'actions et d'autres biens. Récemment, le secrétaire général du Syndicat national unifié des impôts (Snui) faisait ainsi remarquer que " la majorité des bénéficiaires sont effectivement des gens qui n'ont pas de gros revenus, mais en terme de montants remboursés, c'est une minorité de contribuables aisés qui profitent du bouclier fiscal ".

Ainsi, sur les 234 000 bénéficiaires, 200 000 ne recevront des services fiscaux qu'un chèque moyen de 713 euros. Par contre, les 1 000 plus riches toucheront en moyenne 253 000 euros ! Une petite minorité de bénéficiaires (8 % de l'ensemble) se partageront ainsi 563 des 810 millions d'euros que cette mesure coûtera cette année à l'État.

Si le bouclier fiscal ne profite donc pas qu'aux plus riches, c'est bien un cadeau fait à ces derniers qui en sont les principaux bénéficiaires. C'était d'ailleurs le but recherché par ses inventeurs. Et il faut tout le culot d'une Lagarde pour oser prétendre le contraire.

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