Airbus - Toulouse : "Aérolia, on n'en veut pas !"24/09/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/09/une2095.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Airbus - Toulouse : "Aérolia, on n'en veut pas !"

Depuis le retour des congés, dans les bureaux d'études " Pointe Avant ", l'inquiétude quant à l'avenir faisait discuter nombre d'ingénieurs et techniciens, pas d'accord avec la création de la filiale regroupant l'usine de Méaulte, une partie de l'usine de Saint-Nazaire-Ville et, à Toulouse, les Bureaux d'études associés.

Aussi, le 9 septembre, lors du Comité Européen Airbus, quand son président Thomas Enders a confirmé la création de cette filiale appelée Aérolia et la vente de celle-ci à terme, les discussions ont été encore plus nombreuses : " Il faut faire entendre qu'on n'est pas d'accord avec cette filiale... On ne veut pas être vendu... C'est pour faire du fric, on se demande s'ils veulent vraiment faire des avions... "

Le 11 septembre, la CGT a appelé à une heure d'information syndicale et jeudi 18, à l'appel de la seule CGT (les syndicats majoritaires FO et CGC, à ce jour, " accompagnent " la direction), environ 200 à 300 personnes se sont retrouvées à 9 heures devant le bâtiment où se réunissait le Comité central d'entreprise. La direction refusant de recevoir une délégation composée de cinq d'entre nous, nous avons décidé de nous rendre sur les pistes de l'aéroport de Blagnac, faisant entendre notre mécontentement : " Aérolia, on n'en veut pas " " Filialisation, piège à... " étaient largement repris. De 11 h à 12 h 30, aucun avion n'a pu décoller ni atterrir.

Vendredi 19 septembre encore, nous nous sommes rassemblés à l'entrée Louis-Bréguet et nous sommes partis en manifestation à plus de 300 jusqu'au bâtiment Guynemer où se tenait la réunion du Comité d'entreprise, toujours en clamant " Aérolia, on n'en veut pas " et en demandant qu'une délégation de cinq d'entre nous soit reçue. Après un nouveau refus de la direction et sur proposition d'un responsable CGT, nous sommes allés au Delivery Center où avait lieu la cérémonie de livraison du premier A380 à la compagnie australienne Quantas, les journalistes devant venir à notre rencontre, selon ce dirigeant. Mais là, la direction avait fait fermer les grilles et une quarantaine de gardiens montaient la garde !

Certains d'entre nous étaient plutôt dépités. D'autres disaient : " C'est la chaîne A320 qu'il faut bloquer ". Une camarade refit la proposition d'aller s'adresser aux autres salariés du Bureau d'études " Nous étions un peu moins de 300 jeudi, aujourd'hui nous sommes un peu plus de 300, il faut que nous soyons plus nombreux ! La direction nous traite par le mépris, certains responsables syndicaux, une certaine presse minorent notre mobilisation. Ils ont tort, nous sommes dans notre bon droit mais il nous faut chercher du renfort. Retrouvons-nous lundi à 9 heures. "

Mais lundi 22 et mardi 23 septembre, la direction convoquait ces salariés, programme par programme, pour des " sessions d'information ". Face à la mobilisation, elle tente donc de faire diversion. Des réunions ont déjà eu lieu mais les travailleurs n'y ont rien appris de nouveau. Et l'idée de continuer à se mobiliser fait son chemin.

Pour sa part, la CGT préparait un pique-nique revendicatif pour jeudi 25 à midi. Et surtout, lundi 29 septembre, devra se tenir un nouveau CCE contre lequel les grévistes devront se montrer très déterminés et beaucoup plus nombreux pour faire reculer la direction.

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