Prime de transport facultative... pour les patrons11/09/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/09/une2093.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Prime de transport facultative... pour les patrons

Devant la flambée du prix de l'essence, Fillon avait promis au printemps 2008 une aide aux transports pour les salariés. Il y avait une arnaque et on n'a pas tardé à la voir avec l'annonce dimanche 7 septembre par Christine Lagarde de ce que le gouvernement entendait par " aide ".

Pour les salariés qui utilisent les transports en commun, le gouvernement envisage le remboursement de la moitié de l'abonnement de transport, comme cela se fait déjà dans la région parisienne avec le remboursement à 50 % de la carte orange. Pour tous les autres, obligés de prendre leur voiture pour aller travailler, Christine Lagarde a évoqué la possibilité que les patrons versent une prime annuelle de 200 euros, exonérée de charges sociales et fiscales.

L'arnaque, c'est d'abord que 200 euros par an cela fait même pas 20 euros par mois et que c'est largement insuffisant pour compenser la flambée du prix du carburant. Mais l'arnaque, c'est aussi que seul le remboursement des abonnements des salariés allant travailler en transports en commun serait obligatoire pour les patrons. Le versement de la prime de 200 euros se ferait " sur la base du volontariat " et il faudrait donc compter sur la générosité du patronat pour l'obtenir.

Autant dire qu'il y aura aussi peu de patrons volontaires pour verser la prime de 200 euros qu'il y en a eu pour verser les 100 euros du chèque transport que Villepin avait fait voter en février 2007 pour, déjà, aider les salariés face à la hausse de l'essence. Avant que le dispositif ne soit enterré, l'agence chargée du " chèque transport " a reconnu qu'aucun chèque n'avait été émis !

L'exemple vient d'ailleurs de haut puisque Laurence Parisot, la présidente du Medef, a immédiatement rejeté l'idée de la prime de 200 euros, expliquant sans rire que " les entreprises françaises ne peuvent pas supporter un centime d'euro de charge de plus ". Par contre laisser supporter aux travailleurs les centaines d'euros que représente le surcoût lié à la hausse de l'essence, cela ne lui pose aucun problème.

Quand les salariés vont au travail en voiture, c'est qu'ils n'ont pas le choix. Les patrons leur imposent cette dépense supplémentaire et les compagnies pétrolières - Total en tête - leur imposent de payer de plus en plus cher leur plein. Il faut obliger le patronat à rembourser tous les frais de transport !

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