Leur société

Tunisie-France : Complicité dans la répression

Ess'ghaier Belkhiri, un jeune tunisien originaire de Redeyef et résidant à Nantes, a été arrêté le vendredi 1er août à son arrivée en Tunisie, pour avoir manifesté, en France, contre la répression qui a frappé les mineurs en grève de Redeyef

Il a été incarcéré et conduit lundi 4 août devant un juge d'instruction de Gafsa, qui a ordonné des poursuites contre lui. Alors qu'il résidait en France et n'était donc pas présent lors des manifestations en Tunisie, il est accusé de « dégradations de biens d'autrui, atteinte aux bonnes moeurs, rébellion de la part de plus de dix personnes sans usage d'arme, atteinte à un fonctionnaire, jet de produits solides, troubles et perturbations sur la voie publique » ! En fait, ce sont les mêmes accusations que celles dirigées contre les mineurs et les protestataires détenus en Tunisie.

Que le gouvernement tunisien ait des informateurs présents dans les milieux émigrés en France, c'est certain. Mais quelle est la part de complicité des autorités françaises, elles qui entretiennent de bonnes relations avec un gouvernement qui emprisonne des grévistes et ceux qui manifestent leur solidarité, en Tunisie ou à l'étranger ? En tout cas, le gouvernement français, qui se vante pourtant de défendre les « droits de l'homme », n'a pas encore fait entendre sa protestation contre l'emprisonnement et les poursuites judiciaires à l'encontre d'un homme qui n'a commis aucun délit, et qui a juste affirmé sa solidarité avec les victimes d'un régime dictatorial.

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