Leur société

L'ancien ministre Dutreil rejoint LVMH : Un bon gros pantouflage

L'ancien ministre UMP Renaud Dutreil a annoncé mardi 4 juillet qu'il quittait la vie politique pour prendre la direction américaine du groupe LVMH, spécialisé dans l'industrie de luxe.

Selon ses déclarations, l'échec qu'il a subi aux dernières élections municipales à Reims n'aurait pas influencé sa décision, il a juste souhaité continuer à « servir son pays d'une autre façon ». Et s'il a choisi le groupe du milliardaire Bernard Arnault, c'est parce que LVMH représente pour lui une marque mondiale « dotée d'une âme inimitablement française » ! Dutreil n'a pas dévoilé la rémunération qu'il percevra mais, à n'en pas douter, elle sera bien supérieure à son actuel salaire de député. D'autant plus qu'il ne vient pas les mains vides : en tant qu'ancien secrétaire d'État puis ministre des PME du Commerce et de l'Artisanat sous les gouvernements Raffarin et Villepin, il a eu le temps de se constituer un bon carnet d'adresses.

Renaud Dutreil n'est pas le premier à faire des allers-retours entre le monde politique et celui des affaires. Ainsi, Pompidou avait été fondé de pouvoir à la banque Rothschild entre 1954 et 1962 avant de devenir Premier ministre puis président de la République. Plus récemment, Thierry Breton était passé de la vice-présidence de la région Poitou-Charentes à la tête de différentes entreprises, dont Thomson et France Télécom pour devenir ministre des Finances en 2005. À gauche aussi, dans le Parti Socialiste, les exemples de « pantouflage » ne sont pas rares, telle Martine Aubry qui était devenue directrice adjointe de Péchiney entre 1989 et 1991 après un passage dans différents cabinets ministériels, pour ensuite devenir ministre du Travail.

Il faut dire que, dans le système capitaliste, les milieux d'affaires et politiques sont intimement liés. Les politiciens défendent les intérêts des bourgeois dans leur gestion de l'économie, et ces derniers envoient des représentants dans l'appareil d'État, choisis directement dans leur classe sociale ou parmi un vivier de personnes avides de s'en faire les valets.

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