Congés d'été : Moins de travailleurs en profitent06/08/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/08/une2088.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Congés d'été : Moins de travailleurs en profitent

Les congés payés, conquête des grandes grèves de l'année 1936, sont pour tous les salariés des périodes de repos bien mérité mais aussi des moments de culture et d'évasion vers d'autres horizons. Cependant, partir parfois loin de chez soi cela coûte cher, et dans les classes populaires ceux qui ne partent pas en vacances ont toujours été nombreux. Aujourd'hui, avec la vertigineuse hausse de tous les prix de l'alimentaire, de l'énergie, des carburants, ils le seront encore plus.

Comparé à l'année 2005, 10 % de Français supplémentaires ne partiront pas en vacances. C'est ce que révèle entre autres une étude de l'IFOP commandée par le journal l'Humanité et publiée le jeudi 31 juillet. Près de la moitié de la population (42 %) restera donc chez elle cet été. Et ce sont bien sûr les ouvriers et les employés qui sont les plus durement touchés. En quatre ans, la proportion d'ouvriers qui ne partiront pas en vacances a doublé passant de 21 % en 2005 à 41 % en 2008. Chez les employés, le phénomène est identique puisque 47 % en seront aussi privés, soit 13 % de plus par rapport à 2005. Même les cadres sont concernés : 20 % d'entre eux ne prendront pas de congés cet été soit 8 % de plus qu'il y a quatre ans.

Et encore, l'étude comptabilise ceux qui vont « partir au moins trois jours consécutifs en juillet et août ». C'est dire que les chiffres seraient encore plus bas si l'on ne considérait que les départs d'une semaine et plus.

Toutes ces évolutions négatives sont évidemment liées à la baisse du pouvoir d'achat. La hausse des prix, notamment celle des carburants, a été d'abord particulièrement ressentie dans les zones rurales ou à la périphérie lointaine des grandes agglomérations urbaines, là où de plus en plus de travailleurs espèrent trouver à se loger à moindre coût. Et c'est dans ces zones que les personnes dépendent le plus de la voiture, pour aller travailler ou ne serait-ce que pour faire leurs courses.

Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que dans les classes populaires de moins en moins de personnes partent en congés, d'autant que les congés sont l'un des premiers postes sur lequel on rogne pour peu qu'une difficulté matérielle survienne.

Alors, même si cette enquête n'apporte aucune révélation, même si elle ne fait que confirmer une réalité vécue par de nombreux travailleurs, elle souligne combien la baisse du pouvoir d'achat pèse sur les classes populaires. Car contrairement à ce que laissent entendre ceux qui n'ont aucun mal à boucler leur budget, la baisse du pouvoir d'achat n'est pas un problème de perception individuelle mais bien une réalité sociale de plus en plus difficile à supporter.

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