Italie : 140 clandestins engloutis26/06/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/06/une2082.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Italie : 140 clandestins engloutis

Quarante immigrés clandestins sont morts noyés au large des côtes libyennes et une centaine au moins sont portés disparus. Le naufrage aurait eu lieu le 7 juin mais n'a été connu qu'une semaine plus tard ; on compte seulement deux rescapés, l'un originaire du Bengladesh et l'autre d'Éygpte.

D'après leur témoignage, ils auraient été près de cent cinquante à s'embarquer, au port de Zouwarah, en Libye, près de la frontière tunisienne, après avoir versé 2 000 dollars aux passeurs. Venus du Maroc, de l'Algérie, d'Égypte et du Bengladesh, ils voulaient rejoindre l'Italie : la quasi-totalité n'y sont jamais arrivés et les patrouilleurs de la marine italienne ainsi que les pêcheurs récupèrent chaque jour des cadavres aux abords de la Sicile ou de l'île de Lampedusa.

Cette catastrophe d'une ampleur exceptionnelle s'ajoute à toutes les précédentes, dont certaines très récentes. Le 21 mai, une barque chargée de 53 personnes a disparu. Quelque temps auparavant, un bateau venu d'Afrique du Nord avec 28 clandestins a coulé : un seul a survécu. Et la liste risque de s'allonger avec le retour de l'été et une mer relativement plus calme.

Les autorités italiennes, qui ont déjà le plus grand camp d'internement de toute l'Europe à Crotone, au sud du pays, prévoient d'augmenter le nombre de leurs Centres d'identification et d'expulsion (les CIE). Les dernières mesures prises par le gouvernement Berlusconi, le « paquet sécurité », ont transformé l'immigration clandestine en délit punissable de six mois à quatre ans de prison. Le gouvernement italien, qui aide à la construction d'un camp de rétention en Libye, une de ses anciennes colonies, cherche à renforcer sa coopération avec Kadhafi contre l'immigration clandestine et en appelle à l'aide de l'Union européenne.

Avec la « directive retour » et plus de 30 000 personnes internées dans 224 camps officiellement recensés dans toute l'Europe, on peut dire que les gouvernants européens, à commencer par Sarkozy, sont bien sur la même longueur d'onde que Berlusconi. La spéculation sur les matières premières affame les pays du Tiers Monde, déjà pillés depuis longtemps par les grandes puissances, mais celles-ci n'ont qu'un objectif : contenir les pauvres à leurs frontières, quitte à les condamner à mort.

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