Aredia - Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne) : L'usine fermée, avec 15 licenciements26/06/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/06/une2082.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aredia - Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne) : L'usine fermée, avec 15 licenciements

Mercredi 18 juin, devant leur atelier, les salariés de l'usine Aredia ont donné une conférence de presse pour dénoncer la décision prise par le tribunal de Montbrison (Loire) de fermer l'usine le 11 juin, pour « raison économique ».

En effet, comme ils l'ont expliqué, le carnet de commande est plein. Ils ont été mis en 3x8 depuis quelques semaines pour réaliser la production avant que, subitement, le responsable annonce l'arrêt de celle-ci. Et comme lors des six licenciements en décembre 2007, dans les motifs invoqués, il y a le coût de la masse salariale.

Aredia est l'ancien atelier mécanique de Legrand, spécialiste mondial des produits et systèmes pour installations électriques qui emploie 3 000 salariés dans la région, 6 000 en France... et 30 000 dans le monde entier.

En octobre 2004, Legrand a liquidé ce site où travaillaient presque cent salariés ; certains étaient mutés sur un autre site situé à 32 km, dix-huit étaient vendus avec l'atelier à la société Del, Legrand s'engageant à lui fournir du travail pendant quatre ans. La société Del touche par ailleurs des aides de la Région, mais en mai 2006 elle revendait Aredia avec les salariés à la société DJ Méca.

Depuis quatre ans, les salariés ont donc été revendus deux fois. Ils ont été obligés de travailler en 2x8 puis récemment en 3x8, tout en entendant de la part de la direction la même rengaine : leurs salaires seraient « élevés », l'entreprise a des difficultés, etc. On connaît la chanson !

DJ Méca a d'autres entreprises dans le département (Axios et Altym), rachetées aussi à la société Del, et en Isère. Elle serait liée à une holding, si opaque qu'il est difficile de connaître exactement ses résultats. De toute façon, pour les salariés, rien ne justifie leur licenciement.

Des délégués CGT de Legrand, présents à la conférence de presse ont déclaré qu'ils allaient mettre à l'ordre du jour de la réunion des délégués, le 20 juin, la reprise des salariés d'Aredia dans le groupe Legrand. En effet, ce groupe est côté en Bourse et ses actionnaires se remplissent allégrement les poches. Legrand a donc largement les moyens de reprendre ces salariés. Cependant sa décision de vendre cet atelier, il y a quatre ans, est un type de choix très courant.

Ainsi de grands trusts liquident des sites « jugés non rentables » à des sociétés qui, après avoir empoché des aides, achèvent de liquider les emplois. De plus, en invoquant un problème économique, l'entreprise n'a rien à débourser, puisque les primes de licenciements sont versées par l'État. Un vrai scandale !

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