Contre la réforme des ports, la lutte continue05/06/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/06/une2079.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Contre la réforme des ports, la lutte continue

Samedi 31 mai, plusieurs milliers de passagers de navires de croisière ont dû gagner les quais de Marseille à bord des chaloupes. Il ne s'agissait pas d'une attraction pour amuser ces touristes, mais de la conséquence du blocage des quais par les ouvriers du port. Ceux-ci se battent en effet toujours contre la réforme en cours qui mettrait en cause le statut des grutiers et ouvriers de maintenance de tous les ports de France.

De même, au Havre, la lutte des grutiers a conduit à une baisse de près de moitié du trafic de conteneurs.

Alors que la réforme des ports doit être discutée au Parlement, la CGT appelle à une grève dans tous les ports à partir du jeudi 5 juin pour obtenir que tous les grutiers et ouvriers de maintenance conservent leurs emplois et leur statut.

Les patrons des entreprises de manutention et de navigation hurlent qu'on veut les égorger, que les travailleurs risquent de conduire les ports à la faillite, que les grèves poussent les bateaux à aller décharger ailleurs. Or l'augmentation du trafic maritime, en particulier par conteneurs, a permis au patronat des ports et de la manutention de faire des profits rondelets. En 1992 il y avait 246 grutiers pour 700 000 mouvements de conteneurs au Havre. Aujourd'hui, il y a 256 grutiers pour 2 700 000 mouvements. Les infrastructures nécessaires à un tel développement des ports, digues, bassins, terre-plein, routes, raccordements ferroviaires etc. ont été financées par les pouvoirs publics. Les Ports autonomes, structures publiques qui en assument la gestion, se sont chargés de licencier les dockers. Au patronat privé, il ne reste qu'à encaisser les gains de productivité. Mais il faut croire que ce n'est pas encore assez, car les entreprises de manutention veulent gagner encore un peu plus en faisant passer les grutiers directement sous leur coupe.

Mais voilà, en vrac ou dans des conteneurs, sac sur l'épaule ou devant l'ordinateur, à la pelle ou à la grue, il faut des ouvriers pour décharger les bateaux. En défendant leur statut les ouvriers des ports défendent leur salaire, leurs conditions de travail et leurs emplois. Ils ont entièrement raison.

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