Crise alimentaire : Les discours des gouvernants ne calmeront pas la faim.30/04/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/05/une2074.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Crise alimentaire : Les discours des gouvernants ne calmeront pas la faim.

Avec les émeutes de la faim dans les pays pauvres, les dirigeants de ce monde font mine de réagir. Ainsi le 28 avril, le secrétaire général de l'ONU, Ban-Khi-moon, a lancé un appel d'urgence à l'aide internationale, relayant les demandes de fonds des organisations humanitaires de l'ONU, comme le PAM (Programme Alimentaire Mondial).

Celui-ci distribue chaque année quatre millions de tonnes de vivres par an à 73 millions de personnes dans 78 pays. Mais cette année, avec la hausse des prix alimentaires, il ne sera même pas en mesure de le faire, s'il n'obtient pas des pays riches une rallonge estimée à environ 900 millions d'euros.

Pour le moment ceux-ci ont entrouvert un peu leurs bourses, les États-Unis accordant 125 millions d'euros supplémentaires, la Grande-Bretagne 37 millions, la Commission européenne 117 millions et la France 30 millions d'euros, ce qui double sa participation. Mais on est loin du compte, ce qui fait dire à la porte-parole du PAM en France interrogée par le journal Le Monde : « Si les gouvernements ne nous aident pas, nous allons devoir faire des choix déchirants, réduire les rations ou réduire le nombre de bénéficiaires », ajoutant : « Nous avons déjà supprimé la viande de nos rations car elle est trop chère » !

Si, au XXIe siècle, alors que la planète a largement de quoi nourrir toute la population mondiale, cette situation scandaleuse est possible, c'est parce que le marché dicte sa loi. Les pays pauvres sont contraints d'abandonner leurs cultures vivrières au profit de productions susceptibles d'êtres vendues sur le marché mondial. Et depuis six mois, l'explosion des prix des produits alimentaires de base est due au fait que des capitaux spéculatifs, quittant un marché de l'immobilier en crise, se sont reportés sur les matières premières.

Alors, pendant que le fonctionnement même du système capitaliste entraîne l'aggravation rapide de la crise alimentaire, le secrétaire général de l'ONU pourra continuer à faire des discours lénifiants, les gouvernements des pays riches se contenter de gestes de charité quand il faudrait des mesures d'urgence, pendant que des centaines de milliers de personnes mourront de faim.

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