Allemagne : Halte à la baisse des salaires !21/03/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/03/une2068.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Allemagne : Halte à la baisse des salaires !

Depuis plusieurs semaines, les mouvements de grèves se multiplient en Allemagne à l'occasion du renouvellement des conventions collectives salariales.

Dans la sidérurgie, après une série de débrayages en février, le syndicat IG Metall a accepté une hausse de 5,4 % pour les 93 000 salariés du secteur.

Pour les 1 300 000 salariés de l'État fédéral et des communes, les " grèves d'avertissement " se poursuivent aussi depuis la mi-février. Les syndicats Verdi et DBB réclament 8 % d'augmentation avec un minimum de 200 euros, mais les employeurs ne veulent concéder qu'une augmentation de 4 % (plus 1 % qui serait lié à la performance) en plusieurs étapes jusqu'à la fin 2009. Ramené à l'inflation et à l'augmentation du temps de travail prévue, cela signifierait une baisse des salaires réels.

Des mouvements ont aussi lieu dans le commerce de détail, une branche où le patronat refuse depuis septembre dernier toute négociation salariale pour ses 2,6 millions de salariés.

À Berlin, la municipalité de " gauche " n'a proposé aux 12 500 salariés de BVG - qui gère les transports dans la capitale - et de sa filiale Berlin Transport (où les salaires sont en moyenne inférieurs de 30 % à ceux de BVG) qu'une augmentation progressive de 6 %, s'étalant jusqu'à 2010 pour les plus jeunes embauchés (depuis août 2005)... et pratiquement rien pour les plus anciens (90 % du personnel), qualifiés par la mairie et la presse de " privilégiés ". Cette tentative de diviser les travailleurs a échoué. Après plusieurs débrayages, les syndiqués de Verdi ont voté (à 96,9 %) le 28 février en faveur d'une grève illimitée. La grève, qui a démarré le 5 mars, a duré douze jours, pendant lesquels bus, tramways et métros n'ont pas circulé. Mais depuis le 17 mars le syndicat a limité le mouvement aux ateliers d'entretien et aux bureaux, sans que la direction ait vraiment fait de proposition sérieuse.

Toutes ces actions interviennent après le long mouvement des agents de conduite de la Deutsche Bahn qui a duré dix mois et a donné lieu à six grèves depuis l'été 2007, dont beaucoup de travailleurs se sont sentis solidaires. Car le problème des salaires est général. Cela fait des années qu'ils augmentent moins vite que l'inflation, lorsqu'ils ne diminuent pas. Selon les calculs du ministère des Finances, le salaire moyen net corrigé de l'inflation se situe aujourd'hui en dessous du niveau de 1997. Pendant le même temps les entreprises ont continué à annoncer des bénéfices records. Il est temps de rétablir les choses en faveur des salariés.

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